L'hôpital Henri-Mondor à Créteil est doté depuis quelques jours d'un centre de dépistage, les patients s'y rendent sur rendez-vous. Tout commence par un appel au 15.
C'est dans une salle de régulation que parviennent les appels : infarctus, fracture, accident de la route, AVC... toutes les urgences de la vie et puis, le coronavirus. "En ce moment, ce n'est que ça", témoigne une assistante de régulation. Il y a 50 % d'appels en plus que d'ordinaire : 2.600 rien que pour la journée de jeudi 5 mars, du jamais vu.
"Ils sont très très inquiets. Je pense qu'il y a beaucoup de peur et de la panique. Sur tous les appels, il y en a peut-être 5 qui sont potentiellement des cas probables. Au moindre symptôme, ils pensent que c'est le coronavirus", souligne Dounia, qui régule les appels. Micro et casque sur les oreilles, Clémentine acquiesce, elle est aussi très sollicitée. "On prend 2 à 3 fois plus d'appels que d'habitude", insiste-t-elle avant de décrocher le combiné.
"La toux, la fièvre, un contact avec un cas avéré, ça nous alerte. C'est un patient qu'on va proposer à l'infectiologue et qu'on va traiter comme cas possible", explique Éric Lecarpentier, chef de service du Samu dans le Val-de-Marne. Sur 400 appels examinés par la cellule spécifiquement dédiée au coronavirus, 17 cas possibles ont été validés. Une procédure précise est mise en oeuvre pour chaque patient.
L'assistant de régulation donne un rendez-vous. S'il arrive à se procurer un masque, il peut le porter pour se rendre jusqu'à l'hôpital. Dans le hangar du Samu, une immense tente blanche a été installée. Ici, des tests sont effectués. "Ils se présentent comme un grand coton tige que l'on enfonce profondément dans la narine. C'est assez désagréable", décrit Raphaël Lepeule, infectiologue. Cette semaine, sur les 17 tests effectués, trois se sont déclarés positifs, trois patients qui sont restés chez eux et n'ont pas été hospitalisés.
"Ces personnes restent chez elles mais on les rappelle régulièrement pour savoir si elles vont bien. Si on a quelqu'un au téléphone dont on perçoit qu'elle n'est pas capable d'appliquer les consignes d'isolement, on l'hospitalise", poursuit Raphaël Lepeule. L'APHP réfléchit à l'instauration d'un centre d'hébergement temporaire pour accueillir ce type de patients et ne pas engorger les hôpitaux.
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