Coronavirus : comment expliquer la surmortalité en Seine-Saint-Denis
VU DANS LA PRESSE - La Seine-Saint-Denis subit une surmortalité particulièrement élevée qui s'explique notamment par le manque de moyen et la précarité de la population.

C'est un constat alarmant que dresse Mathias Wargon, chef du service des urgences et du SMUR du centre hospitalier Delafontaine à Saint-Denis : la Seine-Saint-Denis subit une surmortalité liée au coronavirus. Deux facteurs expliqueraient cette situation sanitaire exceptionnelle : "la précarité de la population et le manque de moyens alloués aux structures médicales", rapporte le Huffington Post.
Le directeur général de la santé Jérôme Salomon, avait annoncé le 2 avril que la Seine-Saint-Denis faisait partie des départements les plus durement frappés par un excès de mortalité “exceptionnel” lié à l’épidémie de coronavirus. La région a connu une surmortalité élevée (+63%) entre l’avant-dernière et la dernière semaine de mars. Malgré la baisse du nombre d'hospitalisations, le taux de mortalité reste élevé.
On a une population plus fragile qu’ailleurs
Mathias Wargon, chef du service des urgences et du SMUR du centre hospitalier Delafontaine à Saint-Denis
Le médecin Mathias Wargon a identifié plusieurs facteurs pour expliquer ce chiffre inquiétant. "La population du 93 est plus pauvre que la normale, avec des problèmes de santé plus importants, comme l’obésité, directement liée à la pauvreté, l’hypertension, qui sont des facteurs aggravants de l’épidémie", explique-t-il. En effet, "plus de 27% de la population de la Seine-Saint-Denis vit sous le seuil de pauvreté, avec moins de 1026 euros par mois", explique le journal.
Enfin, la Seine-Saint-Denis figure parmi les déserts médicaux français. "Il y a un accès aux médecins qui est beaucoup moins important qu’ailleurs, pour des raisons de tissu médico-social mais aussi d’habitudes, de recours aux soins, d’argent. On a une population plus fragile qu’ailleurs", détaille Mathias Wargon. En 2018, un rapport parlementaire dénonçait "la faillite de l’État" dans ce département, "qui compte trois fois moins de lits de réanimation qu’à Paris".
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