Violences, racisme, drogue... Le rugby français a encore du mal à regarder sa réalité en face

Ce 31 janvier, c'est le tournoi des VI Nations qui démarre avec la France qui affronte le Pays de Galles. Mais loin du sport, le rugby français a encore du mal à regarder sa réalité en face. Cette réalité pourrait s'appeler Doriane, l'ex-compagne d'un joueur qui témoignait jeudi 30 janvier dans un documentaire de la Chaîne L'Équipe, Rugby, la maison brûle. 

Doriane a été abandonnée, enceinte, sur une aire d'autoroute, tirée par les cheveux et frappée par Hans N'Kinsi, joueur de Pro D2. Condamné le mois dernier à un an de prison ferme pour violences conjugales, il a fait appel et joue toujours à Béziers. Doriane raconte ce qu'elle a vécu face caméra, parce que ce n'est pas à elle d'avoir honte.

"Au départ c'étaient des bousculades, sous alcool (...) jusqu'au jour où il m'en a vraiment mis une (...) Je suis persuadée que pas mal d'entre eux pensent qu'être viril, c'est avoir des gros bras, parler comme un bourru, boire des canons, taper. (...) L'alcool fait partie de la 3ᵉ mi-temps (...) Et la drogue, j'en ai vu beaucoup"

Beaucoup de scandales qui nuisent à l'image du rugby français

Des affaires qui impliquent des joueurs de rugby, ont peuplé l'actualité ces derniers mois. Cinq anciens joueurs ont notamment été condamnés pour viol collectif à Bordeaux après une soirée de beuverie après-match. Il y a aussi le cas des deux internationaux Oscar Jegou et Hugo Auradou qui vont peut-être jouer ce soir contre le Pays de Galles et dont on connaît l'histoire en Argentine. Ces derniers sont accusés d'agression sexuelle, retenus là-bas temporairement et finalement innocentés par la justice locale.

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On peut aussi compter les propos racistes de Melvyn Jaminet, autre joueur du XV de France, suspendu plus de six mois par la Fédération. "Je te jure que le premier arabe que je croise sur la route, je lui mets un coup de casque !", voilà les mots qu'il avait diffusés sur ces réseaux sociaux après un match des Bleus. Lui aussi avait trop bu. Bagarres, violences, addictions, la part d'ombre du rugby français, est désormais en pleine lumière. On peut se demander qu'est-ce qui a été mis en place. 

Le rugby "ne veut pas rompre avec certaines traditions qui ne vont plus avec le sport de haut niveau"

Dans Le Parisien cette semaine, on lisait qu'un membre du staff de Fabien Galthié, avait été recadré. Il s'agit de William Servat, ancien joueur chargé d'organiser les moments de convivialité pour les Bleus, des moments comme l'écrit le journal "qui avaient largement dépassé le simple barbecue." Mais le principal intéressé, hier, en conférence de presse, a démenti le moindre recadrage.

Le président de la fédération a esquissé ces derniers mois un petit mea-culpa. Mais on comprend à quel point il est dur de sortir de l'indulgence générale et de changer les habitudes. Le réalisateur du documentaire de L'Équipe témoigne sur le sujet et parle de ce président de club qui prend de la cocaïne "et tout le monde le sait". Il dit aussi : "ce sport est devenu professionnel en 1995, mais il ne veut pas rompre avec certaines traditions qui ne vont plus avec le sport de haut niveau.