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Tapie-Fratani : ce qu'il faut savoir sur les dernières révélations

ÉCLAIRAGE - Achat d'arbitres, de joueurs, accords secrets en politique... L'ancien collaborateur de Bernard Tapie, Marc Fratani, a décidé de régler ses comptes.

Bernard Tapie le 27 septembre 2018 à Liège, en Belgique

Crédit : Emmanuel DUNAND / AFP

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Bernard Tapie est plus qu'agacé. Son ancien chauffeur et assistant personnel, Marc Fratani, règle ses comptes avec son ancien patron, lors d'un entretien au journal Le Monde samedi 2 mars. Il l'accuse notamment de faits de corruption, sur la période où l'homme d'affaires était à la tête de l'Olympique de Marseille, entre 1986 et 1994. Des propos qu'il a réaffirmé ce lundi 3 mars sur RTL

Et ça n'est pas du goût de Bernard Tapie. Dimanche 3 mars, invité de BFMTV, il s'est agacé des questions insistantes de la journaliste sur cette affaire et a menacé de quitter le plateau. "Je peux me lever et partir si vous voulez", a-t-il dit. Bernard Tapie est finalement resté jusqu'au bout de l'émission. 

Mais ce lundi 4 mars dans la matinée, Bernard Tapie a bel et bien claqué la porte. Interrogé sur Europe 1 sur les révélations de son ancien collaborateur, il a d'abord déclaré : "Je suis venu parler de mon procès et de ce qui se passe dans le pays". Avant de quitter le studio précipitamment, refusant d'aborder à nouveau le sujet. "Je ne vous répondrai pas, et vous ne serez pas la première. Allez, au revoir", a-t-il lancé. 

L'affaire VA-OM à nouveau sur le tapis

C'est que les faits dont l'accuse Marc Fratani font écho à une autre affaire, qui a terni le mandat de Bernard Tapie à la tête du club marseillais. En mai 1993, Valenciennes révèle que le dirigeant de l'OM a tenté d'acheter plusieurs joueurs du club, 6 jours seulement avant la Coupe d'Europe. Des faits pour lesquels Bernard Tapie a déjà été condamné : 2 ans de prison dont un ferme. Il a toujours affirmé avoir été condamné à tort. 

Marc Fratani, dans les colonnes du Monde, revient sur cette affaire. Selon lui, il était présent "le jour où il a demandé que 250.000 francs [plus de 50.200 euros] soient versés à [Jean-Pierre] Bernès [directeur sportif du club, NDLR] avant qu'il s'en aille à Valenciennes. Tapie a bien été le commanditaire de l'acte de corruption".

Accusation d'achat d'arbitre d'un match PSG-OM

Le "Corse-marseillais", comme il est surnommé, révèle également avoir "participé à un achat d'arbitre". "C'était pour un match contre le Paris Saint-Germain, à Paris. Le lendemain de la rencontre, je suis allé lui remettre dans un endroit discret ce qui était convenu", décrit-il au Monde. Il a ensuite nuancé cette déclaration sur RTL : "J'ai participé à lui donner ce qui était convenu de lui donner [à l'arbitre, NDLR]. Le seul qui avait la capacité à l'OM d'acheter les arbitres et les joueurs c'est monsieur Jean-Pierre Bernès."

Marc Fratani décrit également les méthodes utilisées à l'époque selon lui pour affaiblir les équipes adverses. "On déstabilisait aussi l'adversaire en utilisant des psychotropes : du Haldol, un anesthésiant. À l'aide de seringues à aiguilles ultra fines, le produit était injecté à l'intérieur de bouteilles en plastique", affirme-t-il.

Contacté par RTL, Bernard Tapie a dit vouloir "demander aux tribunaux de se saisir des déclarations" de Marc Fratani, "pour connaître le nom de l'arbitre" qui aurait été acheté. Il a ajouté les affaires de corruption liées à l'OM ne le "concernent plus". "On est chez les fous", a-t-il réagi.

Un accord secret avec Jean-Marie Le Pen ?

Lors de sa carrière politique aussi, Bernard Tapie aurait des choses à se reprocher, selon Fratani. Celui-ci assure que l'homme d'affaires aurait essayé de négocier des arrangements électoraux avec Jean-Marie Le Pen en 1993. D'après lui, il l'aurait rencontré entre les 2 tours des législatives de cette année là, un rendez-vous auquel il aurait conduit personnellement son patron.

Jean-Marie Le Pen lui-même a confirmé ces accusations ce lundi 4 mars sur RTL. "Il est monté à mon bureau et il m'a demandé de maintenir mon candidat au deuxième tour de l'élection législative où il était lui même candidat", a affirmé l'ancien président du Front National. Bernard Tapie visait ainsi une triangulaire lui permettant de remporter la 10e circonscription des Bouches-du-Rhône.

Face à toutes ces accusations, il a demandé à Marc Fratani d'apporter les preuves de ce qu'il avance, et assure qu'il va porter plainte.

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