Le monde du football et ses instances ont été bouleversés par l'annonce dimanche soir de la création d'une Super Ligue européenne. Cette compétition, réunissant déjà 12 des clubs les plus riches du continent, est censée rassembler 20 équipes afin de concurrencer la Ligue des champions.
À l'origine du projet, Andrea Agnelli, le dirigeant qui a révolutionné la Juventus en dix ans. Il incarne, pour ses détracteurs, un football d'abord formaté pour les puissants. Pour le président de l'UEFA, dont il était proche et avec qui il avait travaillé sur une Ligue des champions plus élargie, Andrea Agnelli a été "la plus grande déception de tous". Aleksander Ceferin, avec qui il entretenait des rapports d'amitié, a affirmé lundi : "Je n'ai jamais vu une personne mentir aussi fréquemment et avec une telle persistance. C'est incroyable".
La Ligue des champions remodelée est pourtant "très très proche d'une Ligue des champions idéale", avait affirmé en mars Andrea Agnelli, alors président de l'Association des clubs européens (ECA) et, à ce titre, porte-parole des plus grands clubs. Mais quelques semaines après, la Juventus a lancé, avec onze autres géants d'Europe, la fameuse Super Ligue conçue pour supplanter la C1. Agnelli a démissionné de la présidence de l'ECA dans la foulée de l'annonce, dans la nuit de dimanche à lundi, dans un sacré coup de théâtre. Andrea Agnelli n'a pas justifié son revirement mais ce changement d'avis brutal ne risque pas de redorer son blason.
Dans un éditorial cinglant, L'Équipe avait qualifié en février Agnelli de "l'un des hommes qui fait le plus de mal à l'idée de l'universalité de ce jeu". Le Guardian avait aussi fustigé son combat pour "garantir davantage d'argent à ceux qui sont déjà riches, qu'importe s'ils sont bien ou mal gérés".
"Développer la Ligue des champions: cela a toujours été son idée fixe, d'abord pour augmenter sa valeur économique", explique à l'AFP Marco Iaria, journaliste à la Gazzetta dello sport, pointant l'admiration d'Agnelli pour le football américain et son "Superbowl". Pour autant, jusqu'ici, Agnelli n'avait jamais défendu une ligue privée.
Né à Turin il y a 45 ans, il s'est formé au marketing à travers plusieurs expériences en Italie et à l'étranger avant de mettre en pratique sa vision d'un football "mondialisé" à la Juve depuis 2010. Nommé à la tête d'un club encore secoué par l'affaire du Calciopoli et la rétrogradation en deuxième division (en 2006), le fils d'Umberto Agnelli a totalement révolutionné la "Vieille dame" en diversifiant les activités (hôtel, musée), en développant le sponsoring, en toilettant le logo pour le rendre plus "universel" avec un simple "J". La valeur boursière du club a explosé.
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