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Piratage des matchs de Ligue 1 : la LFP note "une amélioration" en ce début de saison

Après une année marquée par le piratage massif, l’ouverture de la saison de Ligue 1+ a vu une réduction des liens illégaux sur les réseaux sociaux. La chasse aux diffuseurs illégaux pourrait encore se durcir dans les prochains mois.

La Ligue 1 (illustration)

Crédit : FRED TANNEAU / AFP

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Benjamin Hue

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La saison 2025-2026 sera-t-elle celle de la fin du piratage massif de la Ligue 1 ? Alors que se joue ce week-end la deuxième journée du championnat, les flux illégaux, plébiscités l’an dernier à des niveaux records, paraissent en recul par rapport à l'exercice écoulé. 

Lors du coup d’envoi, les 16 et 17 août, les fournisseurs clandestins de streams se sont faits plus discrets sur les réseaux sociaux. Sur Telegram, canal privilégié du piratage depuis plus de trois ans, les retransmissions s’interrompaient au bout de quelques minutes, contraignant les spectateurs à une chasse aux liens de rechange. Les rares flux encore debout pour les affiches de l’OM, de l’OL ou du PSG ne réunissaient que quelques milliers de curieux. Un contraste flagrant avec l’été précédent, où certaines chaînes Telegram attiraient plus d'une centaine de milliers de spectateurs lors des premières journées en proposant des matchs en qualité HD sans aucune coupure ou presque. 

À l’époque, jamais les amateurs de football n’avaient été aussi nombreux à franchir la ligne de l’illégalité, sur Telegram mais aussi via les IPTV pirates, dans un double mouvement de contestation contre la politique de diffusion de la Ligue 1 et de fuite face à l’escalade des prix des abonnements. 

Malgré un léger reflux observé à l’automne, dans la foulée de la mise en examen du patron de Telegram, Pavel Durov, le piratage avait continué de prospérer : fin octobre 2024, le Clasico OM-PSG avait même rassemblé davantage de spectateurs clandestins que d’abonnés officiels. Selon une étude publiée par l'Arcom en mai dernier, un Français sur cinq a regardé des compétitions sportives illégalement en 2024, et le football était la discipline la plus touchée par cette consommation.

Soucieuse de reprendre la main en diffusant elle-même huit des neuf rencontres de chaque journée avec des tarifs présentés comme plus abordables que ceux de l’ancien diffuseur DAZN, la LFP entend tenir le piratage à distance des habitudes des supporters cette saison. "Une priorité absolue pour la Ligue", confie-t-on à RTL. Elle confirme l'embellie observée en cette fin d'été. "Sur ce début de saison, nous avons pu observer une amélioration des délais de retrait sur la plateforme Telegram lors de la première journée par rapport à la saison dernière, davantage compatibles avec la protection de contenus diffusés en direct", indique la LFP à RTL. 

Des prestataires spécialisés en ordre de bataille pour faire la chasse aux flux à chaque journée

Pour faire face à la montée en puissance de l’IPTV et à l’usage massif de plateformes comme Telegram, la Ligue a créé, il y a deux ans et demi, un pôle spécialisé au sein de LFP Media. Cette cellule travaille en lien étroit avec plusieurs prestataires : TMG pour l’IPTV et le streaming en direct, Athletia et Protect Artists pour les réseaux sociaux, Sportian pour les applications, LeakID pour les moteurs de recherche, et Cartesian pour assurer la sécurisation technique de la diffusion de Ligue 1+. 

À chaque journée de championnat, ces partenaires passent le web au crible grâce à des logiciels de détection associés à une veille humaine. Les liens illégaux repérés sont signalés aux plateformes afin d’être supprimés, avec des résultats variables selon leur degré de coopération. 

"L'objectif, c'est toujours de chercher un retrait le plus vite possible. Pendant un match, c'est en quelques minutes, pas 85 minutes. Certaines plateformes sont très coopératives, d'autres plus intermittentes", explique Vincent Helluy, associé chez Forward Global (un des partenaires de la LFP) en charge de l’antipiratage. La saison passée, les temps de réponse trop longs de Telegram avaient souvent rendu inefficaces les mesures prises pour couper l'accès des matchs diffusés en direct.

Des actions en justice qui semblent porter leurs fruits

Un autre axe repose sur la voie contentieuse. Ces prestataires vont cibler les pirates afin de les identifier, rassembler des preuves et, in fine, de dissuader. Une douzaine de procédures avaient été engagées par la LFP l'an passé contre des acteurs majeurs du piratage sportif opérant sur les réseaux sociaux en France.

En marge de ces actions sur le terrain, la Ligue a aussi obtenu des victoires sur le terrain judiciaire pour préparer la saison. En mai dernier, le tribunal de Paris a enjoint cinq fournisseurs de VPN (NordVPN, Cyberghost, Surfshark, ExpressVPN et Proton) de bloquer l’accès à 203 noms de domaine diffusant illégalement des compétitions sportives. Une décision qui porte à plus de 10.000 le nombre de sites neutralisés depuis le renforcement du dispositif judiciaire contre le piratage en 2022.

Le 10 juillet, la justice a également ordonné aux fournisseurs d’accès à Internet de bloquer, directement au niveau des DNS, l’accès aux sites pirates de streaming en direct ainsi qu’aux services IPTV.  "Avant, on devait faire nos premiers constats rapidement, dresser la liste des sites pirates, puis demander au tribunal la mise en place des blocages. Désormais, ces décisions permettent d'activer les blocages avant même le début de la retransmission de la compétition", souligne Xavier Spender, délégué général de l'Association pour la protection des programmes sportifs (APPS). 

En lien avec l'Arcom, près de 160 sites ont ainsi pu être bloqués par les fournisseurs d'accès à Internet dès la première journée, contre une cinquantaine seulement lors de la saison passée, d'après la LFP.

Des mesures attendues d'ici la fin d'année pour mieux protéger le direct

La chasse aux liens pirates devrait encore se durcir dans les prochains mois. Une proposition de loi portée par les sénateurs Michel Savin (LR) et Laurent Lafont (UDI) adoptée en juin au Sénat et attendue à l'Assemblée d'ici la fin de l'année prévoit de mettre en place le blocage en temps réel des adresses IP, une requête de longue date des ayants droits. 

"Cela permettrait de bloquer plus facilement les liens illégaux les soirs de matchs car on ne bloquerait pas seulement les sites Web, mais directement le flux via son serveur", résume Vincent Helluy. Contrairement aux noms de domaine, qui peuvent être changés assez facilement, le blocage IP vise en effet directement l’infrastructure technique : il coupe l’accès aux flux illicites hébergés sur un serveur, quel que soit le nom de domaine utilisé. 

Sur le plan pénal, le texte prévoit également un durcissement des sanctions, en alignant celles applicables au piratage de contenus sportifs sur celles déjà en vigueur pour la contrefaçon de films, à savoir trois ans de prison et 300.000 euros d’amende. 

Les ayants droits misent sur cet arsenal renforcé pour protéger durablement les compétitions, en compliquant l’accès aux contenus illégaux et en incitant les spectateurs à se tourner vers les offres officielles. Avec plus de 600.000 abonnés revendiqués par Ligue 1+ dès sa première semaine d’existence, la LFP estime que "les premiers résultats sont visibles" et y voit "la preuve que les supporters soutiennent leur championnat" tout en comprenant que "l’avenir du football français passe par une consommation légale et responsable".

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