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Hatem Ben Arfa : 6 révélations sur sa mise à l'écart au PSG

Dans son édition de jeudi 26 octobre, le quotidien "L'Équipe" retrace les derniers mois du joueur de 30 ans depuis son dernier match sous les couleurs parisiennes, le 5 avril dernier en Coupe de France.

Hatemn Ben Arfa le 4 juillet 2017 au Camps de Loges.
Hatemn Ben Arfa le 4 juillet 2017 au Camps de Loges.
Crédit : CHRISTOPHE SAIDI/SIPA
Gregory Fortune
Gregory Fortune

Bonnet rouge vissé sur la tête, veste aux couleurs du Paris Saint-Germain sur le dos, bouche fermée, regard qui semble perdu : ainsi apparaît Hatem Ben Arfa en Une de L'Équipe, jeudi 26 octobre. Le quotidien sportif consacre ses quatre premières pages intérieures (sur 30) à la "longue descente aux enfers" du joueur de 30 ans, avec un récit de ses mésaventures parisiennes sur 12 colonnes et une interview de son "meilleur ami".

Depuis son arrivée dans la capitale durant l'été 2016, au sortir de la saison de la résurrection avec Nice, Ben Arfa n'a jamais pu s'imposer durablement dans les choix effectués par Unai Emery. Mais au moins, jusqu'au 5 avril, il jouait de temps en tempsCe mercredi soir-là, Il célèbre sa neuvième - et dernière à ce jour - titularisation lors d'un quart de finale de Coupe de France contre Avranches. 

D'un coup franc excentré côté droit joué à deux avec Lucas et frappé du gauche en lucarne, "HBA" ouvre le score pour les Parisiens (35e). Encore servi par le Brésilien, il double la mise peu après l'heure de jeu (53e), et offre une passe décisive à Javier Pastore pour le 4-0 en fin de match (82e).

1. Échange avec un joueur d'Avranches en plein match

"Techniquement, il était au-dessus de tout le monde, raconte Sylvestre Guyonnet, joueur du club de National à qui Ben Arfa donnera son maillot en fin de match. Dans sa capacité à éliminer, perforer et finir, son talent est unique. Tu vois tout de suite que c'est un diamant brut. Mais, humainement, je l'ai senti blasé, un peu à l'ouest".

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En seconde mi-temps, Guyonnet s'approche du futur banni pour lui glisser, pendant un corner : "Ne lâche rien, ça va venir". "Et là, il me répond : 'Ah, gros, c'est compliqué, ils ne m'aiment pas...' Il n'avait aucun tabou à me parler de sa situation au PSG (...) Je l'ai senti perdu, comme cassé par le monde du football".

Malgré sa bonne prestation, Ben Arfa retrouve le banc des remplaçants quatre jours plus tard lors de la réception de Guingamp en Ligue 1. Pastore et Lucas entrent en jeu. Pas le Français. Plusieurs personnes, dont Pascal Praud, ont expliqué ces derniers mois l'origine de ce début de mise à l'écart : un échange au Camp des Loges la veille avec l'émir du Qatar, Tamim al-Thani. "Je suis content de vous voir car j'ai plus de mal à parler avec mon président", lui aurait glissé Ben Arfa, suscitant la colère de Nasser Al-Khelaïfi

2. Enrique : "Hatem n'est pas un joueur fait pour le PSG"

Sans lui donner d'explications, Unai Emery l'écartera ensuite systématiquement des groupes retenus jusqu'en fin de saison. Le 5 juillet, le nouveau directeur sportif du club parisien, le Portugais Antero Henrique, reçoit l'agent et l'avocat de Ben Arfa, Michel Ouazine et Jean-Jacques Bertrand. Le message est on ne peut plus clair, racontent-ils : "Hatem n'est pas un joueur fait pour le PSG. Paris, c'est un grand club. Il n'a pas sa place ici".

"On veut que Hatem parte. C'est une décision du club", ajoute Henrique. Le joueur refuse une offre de Fenerbahçe, en Turquie, une autre venant de Chine. "J'ai bien noté votre position... je vais lui trouver un grand club", assure l'homme fort du secteur sportif. Le 1er septembre, le mercato a fermé ses portes. Ben Arfa est toujours parisien.

3. L'appel de Karembeu

Envoyé une première fois s'entraîner avec les jeunes de l'équipe réserve quelques jours plus tard, l'ancien joueur de Lyon, Marseille, Newcastle et Hull City y retourne le 28 septembre. Le 11 octobre, il rejoue enfin durant 45 minutes... non pas en CFA mais lors d'un match de gala avec le Variétés Club de France.

Jacques Vendroux, manager de l'entité créée en 1971, est à l'origine de sa venue. "Tout le monde fait tout pour que sa situation s'arrange cet hiver, raconte le directeur des sports de Radio France. Dans le vestiaire, Christian Karembeu lui a même dit : 'On t'attend à l'Olympiakos !'" (le champion du monde 1998 est le directeur sportif du club grec).

4. Luis Fernandes lui a beaucoup parlé

En attendant l'ouverture du marché hivernal des transferts, début janvier, pour peut-être se résoudre à l'évidence et partir, Ben Arfa prend son mal en patience, sans faire de vagues. "J'ai beaucoup parlé avec Hatem, confie Luis Fernandez, ancien joueur et entraîneur du PSG désormais directeur du centre de formation. Il est bien dans sa tête, tranquille. Il a peut-être des instructions de l'avocat pour rester calme, mais il n'est pas dans la colère".

"C'est un peu une humiliation de ne pas pouvoir s'entraîner avec les pros, admet encore Fernandez. Mais avec les jeunes, il a un comportement super. Cette bonne attitude lui permettra de trouver un club pour bien finir sa carrière, car il envoie aux autres clubs un signal positif, celui d'un garçon qui peut bien se tenir".

5. Idangar : "Spirituellement, il a passé un cap"

Sylvain Idangar, présenté comme le "meilleur ami" de Ben Arfa, explique par ailleurs que "Hatem a beaucoup travaillé sur lui-même. Je ne vous dirai pas de quelle façon car c'est trop intime, mais il a appris à mettre son ego de côté, à ne pas répondre aux attaques par la colère, car c'est un signe de faiblesse. Hatem est un écorché vif mais il n'a plus rien à voir avec celui qu'il était avant. Spirituellement, il a passé un cap. C'est ce travail de sagesse sur lui-même et sur son ego qui le sauve en ce moment".

6. Dani Alves le surnomme "O Fenomeno"

L'ancien joueur, qui a connu Ben Arfa au centre de formation de l'Olympique Lyonnais, estime aussi que "ces moments avec la réserve lui ont finalement fait du bien, lui ont redonné confiance". Il y a côtoyé "des gamins qui le respectaient, l'admiraient, il n'a ressenti que des ondes positives" 

Dernière révélation de cette enquête, le natif de Clamart est apprécié de nombreux joueurs parisiens parmi lesquels le Belge Thomas Meunier, l'Italien Marco Verratti et l'expérimenté brésilien Daniel AlvesAutre recrue estivale de poids avec Neymar et Kylian Mbappé, l'ancien défenseur du Barça et de la Juve le surnommerait même "O Fenomeno", en référence à son compatriote retraité Ronaldo. 

"C'est limite un chouchou du vestiaire, mais les joueurs ne veulent pas le dire, ajoute Sylavin Idangar. On dirait qu'ils ont peur de se griller, alors que quand il prend la parole, ils explosent tous de rire. Le vrai Hatem, il est grave comique !". En attendant de redevenir un vrai joueur de football.

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