L'ère Noël Le Graët à la tête de la Fédération française de football s'est officiellement refermée mardi 208 février. Le dirigeant de 81 ans, élu une première fois en 2011 puis reconduit en 2012, 2017 et 2021, a annoncé sa démission à son comité exécutif après plusieurs mois de turbulences, marqués par des accusations de harcèlement, une mission d'audit accablante de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), et plusieurs dérapages verbaux.
Après la mise en retrait de Le Graët le 11 janvier dernier, l'intérim à la tête de la FFF avait été assuré par Philippe Diallo, homme de 59 ans discret et méconnu du grand public malgré son poste de vice-président de l'instance. Conformément aux statuts, il continuera "d'exercer provisoirement les fonctions présidentielles", jusqu'à la prochaine Assemblée fédérale, prévue au mois de juin, ont indiqué plusieurs membres du Comex.
Décrit comme consensuel et fin connaisseur des acteurs et des arcanes du football depuis trois décennies par ceux qui l'ont côtoyé, le natif de Saint-Nazaire a dirigé durant près de trente ans (de 1992 à 2021) l'Union des clubs professionnels de football (UCPF), syndicat patronal. Fils d'un champion de boxe sénégalais, Philippe Diallo a notamment joué un rôle important dans les réformes des transferts de joueurs, en faisant preuve d'habileté politique.
Diplômé en droit public et en droit des affaires, passé par Sciences Po Paris, il a fait son entrée à la FFF en rejoignant la liste de Noël Le Graët en mars 2021. D'abord trésorier général, il a grimpé dans l'organigramme en devenant vice-président délégué en décembre 2021 quand Brigitte Henriques a pris la tête du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Depuis 2013, Philippe Diallo est aussi à la tête du Conseil social du mouvement sportif (Cosmos), une organisation patronale regroupant plusieurs milliers de structures - clubs, ligues, organisateurs d'événements.