"Je voudrais m'excuser auprès de tous les amoureux de foot". Philippe Diallo a accordé un entretien à RTL, jeudi 19 janvier, huit jours après la mise en retrait du président de la Fédération française de football Noël Le Graët. Celui qui assure l'intérim jusqu'aux conclusions du rapport de l'enquête commandée par le ministère des Sports est un homme de l'ombre mais un fin politique, présent depuis plus de 30 ans dans les instances.
Sa tache est très délicate parce qu'il doit montrer qu'il est à la hauteur de la crise morale, institutionnelle, tout en assumant son appartenance à l'équipe de Noël Le Graët, qui l'a nommé vice-président et dont il ne peut pas totalement se désolidariser. "Le paradoxe que l'on vit aujourd'hui, c'est qu'évidemment l'image du football et de la Fédération est dégradée. Et en même temps, la situation du football français est remarquable du point de vue sportif et économique".
En résumé, Philippe Diallo assume le bilan de Noël Le Graët, pas la forme. Sur les accusations de harcèlement sexuel, en bon juriste, il ne fait aucun commentaire en attendant d'éventuels faits avérés. Quant à son avenir personnel, si "NLG" décide de démissionner, il restera aux manettes jusqu'en juin avant l'élection d'un nouveau président. Ça peut être lui comme un autre membre du comité exécutif : Jean-Michel Aulas, Marc Keller ou encore Jamel Sandjak.
Outre le cas Le Graët, il y a aussi le cas Didier Deschamps et cette prolongation jusqu'en 2026 qui a fait débat, justement parce qu'il n'y a pas eu débat. Beaucoup de membres de la FFF, comme Aulas, auraient préféré un contrat court, de deux ans. Mais Le Graët a tout décidé seul, dans son coin. Résultat, un contrat de quatre ans qu'il a fallu valider ensuite au comité exécutif sans débat.
En interne, cela a donc fait grincer des dents, mais ce n'est pas grand-chose en comparaison des partisans de Zinédine Zidane. Plusieurs anciens de 1998, Christophe Dugarry en tête mais également Emmanuel Petit et dans une moindre mesure Bixente Lizarazu, auraient souhaité que l'on soupèse a minima une candidature de "Zizou" pour ensuite faire un choix. Certains ont même parlé de "confiscation des Bleus" par le couple Deschamps-Le Graët.
Philippe Diallo réfute ce terme et répond aux détracteurs : "Je leur dis simplement que Didier Deschamps c'est d'abord 2018, vainqueur de la Coupe du monde, c'est une Ligue des Nations, une finale de l'Euro en 2016 et à nouveau une finale de Coupe du monde. Est-ce que vous pensez que s'il était dans un club où vous aviez gagné la Champions League et fait une finale, le président s'en séparerait ?"
Officiellement, le débat est clos à la Fédération. Mais tout cela risque de laisser des traces parmi les anciens de France 1998, qui doivent justement se retrouver pour un diner annuel lundi 23 janvier. Ce diner a lieu généralement tous les ans au mois de décembre mais a été repoussé cette année en raison la Coupe du monde, pour permettre notamment à Didier Deschamps de pouvoir y participer, lui qui était absent déjà l'an passé.
Mais le sélectionneur sera encore absent cette année car il doit se rendre à Monaco pour un engagement pris de longue date selon son entourage, une opération caritative avec d'ailleurs d'autres anciens champions du monde comme Robert Pirès et Youri Djorkaeff. Il n'y a donc pas de volonté de boycott le diner avec Zidane, même si on peut imaginer que l'ambiance n'aurait pas été aux grandes tapes dans le dos.
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