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Diffuseurs, vente de billets... La Coupe du monde féminine peut-elle virer au fiasco ?
La Coupe du monde féminine n'a toujours pas de diffuseurs dans plusieurs pays européens, dont la France. Les ventes de billets sont également au plus bas en Nouvelle-Zélande.
L'équipe de France féminine de football.
Crédit : FRANCK FIFE / AFP
L'été 2019 semble bien loin pour le foot féminin. La Coupe du monde féminine, organisée en France, rencontrait alors un immense succès populaire, aussi bien à la télévision que dans les stades. La défaite des Bleues face aux futures championnes du monde américaines (1-2) avait ainsi réuni près de 12 millions de téléspectateurs, un carton d'audience inédit pour l'équipe de France féminine.
Les images de l'incroyable engouement des supporters des Pays-Bas dans les rues de Valenciennes, où les dizaines de milliers de fans américains dans les stades de la compétition, avaient jeté une lumière nouvelle sur le foot féminin. Quatre ans plus tard, cet engouement ne devrait pas se reproduire en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet-20 août), les deux co-organisateurs de l'édition 2023.
Plusieurs pays européens, dont la France, n'ont toujours pas de diffuseurs. Le faible nombre de billets vendus pour la compétition en Nouvelle-Zélande, révélé ces derniers jours, suscite également l'inquiétude.
Le risque de l'écran noir chez les grands d'Europe
C'est une situation ubuesque : à quelques semaines du premier match, la Coupe du monde féminine n'a toujours pas de diffuseurs en France, mais aussi en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni. Mais la faute à qui ? La Fifa a pointé du doigt les diffuseurs, qui n'auraient pas fait d'offres suffisantes. "Si les offres continuent à ne pas être équitables, nous serons contraints de ne pas diffuser la Coupe du monde féminine dans les 'cinq grands' pays européens", a menacé le président de l'instance, Gianni Infantino.
Ce manque d'intérêt s'expliquerait essentiellement par l'important décalage horaire (de +8 à +10 heures), qui refroidit les chaînes. Le premier match de la France, le 23 juillet face à la Jamaïque, se jouera ainsi à midi. Autre préoccupation pour les diffuseurs : la compétition se tient au cœur de l'été, une période creuse en termes de revenus publicitaires. Face à cette situation, plusieurs stars du foot féminin ont pris la parole. "Je pense qu'on va trouver une solution. Il est impossible qu'il n'y ait pas un arrangement de trouvé pour voir les matches à la télévision", a déclaré l'attaquante norvégienne Ada Hegerberg (OL), Ballon d'Or en 2018.
La Fifa a en revanche signé un accord de retransmission dans 155 pays, dont plusieurs bastions du foot féminin. Les championnes du monde américaines seront bel et bien diffusées chez elles, tout comme les championnes olympiques canadiennes, ou encore le Brésil et les Pays-Bas.
Vers des stades vides en Nouvelle-Zélande ?
La Coupe du monde 2023 connaît également de sérieux accrocs du côté de la billetterie. La Nouvelle-Zélande s'est inquiétée ces derniers jours du faible nombre de tickets vendus jusqu'ici, avec la crainte de voir des stades vides pendant la compétition. Sur les 930.000 billets vendus jusqu'à présent, seuls 220.000 l'ont été sur le sol néo-zélandais. "Si quelque chose m'empêche de dormir, c'est de m'assurer que les Néo-Zélandais profitent au maximum de cette opportunité", a affirmé aux médias locaux la directrice générale du tournoi Jane Patterson. Elle a également mis en avant le prix "abordable" des billets, à partir de 20 dollars néo-zélandais (11,3 euros) pour les adultes.
La Nouvelle-Zélande accueillera 29 matches au total, dont tous les matches de poules des États-Unis, championnes en titre et qui drainent traditionnellement des milliers de supporters derrière elles. Mais seront-ils présents en masse comme en 2019 en France ? On peut en douter.
