Les amateurs de football, en particulier ceux de l'Olympique Lyonnais, se délectent de son talent depuis des années. Le grand public ne passera pas à côté de sa classe balle au pied à partir du 7 juin prochain. À 30 ans, Eugénie Le Sommer s'apprête à attaquer la Coupe du Monde féminine de football avec le statut de tête de gondole de l'équipe de France.
En passe de devenir la meilleure buteuse de l'histoire de la sélection bleu-blanc-rouge devant la légende Marinette Pichon (81 réalisations contre 74 pour Le Sommer), cinquième joueuse la plus capée avec 159 apparitions sous le maillot frappé du coq (198 pour Sandrine Soubeyrand), Eugénie Le Sommer voit le jour à Grasse (Alpes-Maritimes) le 18 mai 1989. Très vite, elle imite ses parents, férus de ballon rond.
Après un premier passage par la Bretagne, à Plumergat, à l'âge de 15 ans, elle rejoint Trélissac, près de Périgueux pour trois saisons de 1995 à 1998. Le club de Vannes la recrute alors en sport-études, mais ce sont les couleurs de Guermeur puis de Lorient qu'elle porte avant de plonger dans le grand bain professionnel, toujours en Bretagne, avec Saint-Brieuc.
Avec le Stade Briochin, Eugénie découvre la Ligue 1 et, très vite, les honneurs. Intronisée capitaine alors qu'elle n'a que 19 ans, elle empile les buts, au poste d'avant-centre ou de milieu gauche excentré. Avec 19 réalisations en 22 matchs, elle termine meilleure buteuse de la saison 2009-2010 et reçoit le titre de meilleure joueuse. Jean-Michel Aulas, président de l'OL, ne laisse à personne d'autre le soin de l'accueillir.
À cette époque, l'Olympique Lyonnais vient d'enquiller quatre titres de champion de France en titre. Avec le club rhodanien, Le Sommer trouve un décor à sa mesure, qui lui permet, à son tour, de se construire un incroyable palmarès : huit sacres nationaux, six Coupes de France et surtout six Ligue des champions. En 2011-2012, elle termine même meilleure buteuse de la reine des compétitions européennes avec neuf réalisations.
Équipe de France des moins de 17 ans, des moins de 19, des moins de 20 : Le Sommer a gravi tous les échelons avant de revêtir le maillot de l'équipe de France A en 2009, à 20 ans. Dix ans et trois sélectionneur(e)s plus tard, elle est l'un des cadres du groupe de Corinne Diacre avec Sarah Bouhaddi, Wendie Renard, Élise Bussaglia, Amandine Henry ou Gaëtane Thiney.
"C'est sûr que je fais partie des plus expérimentées, déclarait-elle début avril. Je l'assume et j'essaie de montrer l'exemple à celles qui arrivent (...) Cela fait partie de ma carrière, j'en suis là aujourd'hui aussi parce qu'à mes débuts d'autres ont été là pour m'aider". Avec ou sans sa buteuse fétiche, l'équipe de France n'est pas tout à fait la même. "J'ai un rôle à avoir et j'en suis consciente", assume Eugénie Le Sommer, toujours lucide, sur le terrain comme en dehors.
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