"Ce n'était pas le meilleur chemin, je ne le conseille à personne." Entre une carrière complète à travers douze clubs différents et des controverses de grande ampleur, Nicolas Anelka a connu un parcours mouvementé. L'ancien joueur de football, désormais retraité, livre ses confessions dans un nouveau documentaire ce mercredi 5 août.
L'Incompris, disponible sur Netflix et réalisé par Franck Nataf, donne la parole à l'attaquant. Nicolas Anelka, rarement bavard avec les médias, a fait couler beaucoup d'encres lorsqu'il était joueur. Ses "mots de vestiaires" avec Raymond Domenech lors du Mondial en Afrique du Sud ou encore sa "quenelle" pour célébrer un but en Angleterre ont créé de nombreuses polémiques. Il revient dessus dans ce documentaire qui lui est dédié.
Dans ce documentaire d'une heure et demi, Netflix invite les spectateurs dans l'intimité d'un sportif mondialement reconnu. L'Incompris est semblable à la série documentaire dédiée à Michael Jordan, The Last Dance, dans laquelle le plus célèbre basketteur se dévoile en 10 épisodes.
En juillet 1999, Nicolas Anelka, âgé de 20 ans, arrive au Real Madrid plein d'ambition. Il est alors le transfert le plus cher de l'histoire du club, transféré pour 35 millions d'euros. Une grande pression repose sur lui.
Dans L'Incompris, il revient sur cet épisode compliqué de sa carrière. À propos de son premier entraînement, il admet que "ce que j'ai vécu là, c'était le début d'un cauchemar". Il passe un mauvais début de saison, il ne marque aucun but. Il ne se sent pas "admis" par ses coéquipiers.
La pression médiatique le déstabilise. "Tout ce que tu fais c'est commenté". Son frère explique qu'ils devaient installer des barrières autour de chez lui pour empêcher les journalistes de filmer.
Il explique le jour où il a été invité dans les locaux de Marca pour une interview. Ce jour-là, on lui demande de jouer un match sur le jeu FIFA. Il marque avec le Real Madrid sur le jeu. Le lendemain, en une de Marca : "Il marque son premier but". C'est là que débute la méfiance du joueur envers les médias, "c'était les pièges de la presse" confie-t-il.
Nicolas Anelka ne voulait pas débuter la Coupe du Monde en Afrique du Sud. À deux semaines du Mondial, les joueurs étaient en stage d'entraînement accompagnés de leurs proches. Son ami d'enfance, présent sur place, révèle que l'attaquant souhaitait s'en aller avant de commencer la compétition.
Le niveau de l'équipe n'était pas suffisant pour le buteur, "pas d'automatismes entre nous, c'était moche". Les matches de préparation s'avéraient en effet très décevants, défait face à la Chine, match nul contre la Tunisie... Ce sont ses coéquipiers, Patrice Evra et Thierry Henry qui l'ont convaincu de rester.
Fuis-moi, je te suis... Ainsi se résume la carrière de Nicolas Anelka chez les Bleus. Auteur de 14 buts en 69 sélections, il aurait pu jouer plus que ça en Équipe de France, mais son parcours a été semé d'embûches.
Tout commence en 1998, âgé de 19 ans, il est appelé en sélection par Aimé Jacquet. Il est dans une liste de 28 joueurs, seulement 22 d'entre eux seront définitivement sélectionnés. Nicolas Anelka ne fait pas partie de la liste définitive, le sélectionneur lui explique son choix tout simplement en lui disant : "Toi c'est normal".
Cette première expérience en Bleu l'a atteint mais il n'a pas lâché l'affaire pour autant. Il reviendra huit mois plus tard avec un doublé face à l'Angleterre et gagnera ensuite l'Euro 2000 avec son équipe nationale, même s'il n'en retient pas une bonne performance : "J'ai rien apporté, si je pouvais retirer ce titre de mon palmarès, je le retire facilement".
En 2002, il ne jouera pas le Mondial. Le sélectionneur français, Jacques Santini vient le voir à Manchester, lui expliquant qu'il ne le sélectionne pas car il ne le connaît pas. Voilà pourquoi Nicolas Anelka ira jusqu'à dire à la presse "qu'il s'agenouille devant moi et après je réfléchirai" après son refus, quelques mois plus tard, de jouer pour les Bleus.
Il ne reviendra qu'en 2005, sous Raymond Domenech. Il n'est pas sélectionné pour le Mondial 2006 mais jouera en 2008. D'après les témoignages dans le documentaire, les deux hommes s'entendent bien, jusqu'aux événements de Knysna et les "mots de vestiaires" prononcés par l'attaquant envers le sélectionneur.
La plus grosse polémique de sa carrière surement. Arrivé au club de West Bromwich, Nicolas Anelka brille en pré-saison avec sa nouvelle équipe. Lorsque le championnat commence, il ne marque pas pendant le premier match, l'entraîneur le sort après 70 minutes.
Il prend cette décision comme un affront, "c'est un manque de respect, un manque de confiance", estime le buteur. L'entraîneur ne le fait plus jouer. Cinq matches et cinq défaites plus tard, l’entraîneur, Steve Clarke, est limogé.
Anelka revient dans le groupe immédiatement après et marque dès son retour, face à West Ham. Il célèbre son but avec une "quenelle". Il assure que ce geste était destiné à Steve Clarke.
Ce geste ne visait donc pas, selon son auteur, qui que ce soit d'autre. Il n'avait pas de visée nazie ou antisémite. Il martèle le fait qu'il était innocent, "ils l'ont dit eux-mêmes, je ne suis pas antisémite [...] le geste est antisémite, mais pas moi".