"La patronne est de retour", selon les mots de son entraîneur Ludovic Delacotte. 11 mois après la naissance de fille Athéna le 15 juin 2022, Clarisse Agbégnénou (30 ans) est allée décrocher une sixième couronne mondiale dans la catégorie des -63 kg à Doha. Pour mieux mesurer l'exploit, une seule femme a fait mieux dans l'histoire des Mondiaux : la Japonaise Ryoko Tani avec sept titres en -48 kg entre 1993 et 2007.
Comme elle, la Française compte aussi deux médailles d'or aux JO, conquises à Tokyo en 2021 en individuel et par équipe. Derrière, la native de Rennes a donc décidé de mettre sa carrière sur pause pour se lancer dans l'aventure de la maternité. Comment est-elle parvenue à retrouver si vite les sommets ? "Le plus dur physiquement pour revenir au haut niveau, c'était vraiment le fait de se réapproprier son corps, de travailler sur le transverse, les abdos, confiait la championne à Isabelle Langé une poignée de jours avant de se rendre au Qatar dans hors-série du podcast "Focus les grands témoins".
"Ça a été très très dur et c'est long, explique Clarisse Agbégnénou. Il faut continuer à travailler. C'est un travail qui est perpétuel. J'ai trouvé ça bien dur de retrouver son corps, de la force physique - que je n'ai toujours pas vraiment retrouvé à 100 %, donc je travaille encore. Ça, ça a été vraiment plus dur que le judo. Le judo, c'est dur, mais parce qu'on fait de la quantité, et ça finit par être dur. Mais retrouver son corps d'athlète un peu d'avant, ça pique".
Quand je me vois là après dix mois, je n'ai pas à rougir
Clarisse Agbégnénou
S'attendait-elle à cela ? "Je savais que ça allait dur. Je savais que ça allait dur et après, forcément, moi je vais toujours plus haut, donc je me mets encore une barrière ou je me dis 'mais c'est pas assez, c'est pas assez'. Quand je me vois là après dix mois, je n'ai pas à rougir. J'ai pas à rougir. Mais forcément, je pense que c'est un peu mon caractère : j'aime bien aller chercher, je suis très exigeante".
Autre étape cruciale vers son retour au premier plan sur les tatamis, un stage au Japon qui a été "horrible, très très dur. Je ne m'y attendais pas. Franchement, je crois que c'est le stage que j'ai fait le plus dur, ou sinon c'est quand j'étais en junior que j'ai fait un stage aussi dur. Ça fait très longtemps et je pense que c'était le ressenti de toutes les filles de l'équipe de France. La première semaine horrible. Puis après, il y a le décalage : je suis avec Athéna... La fatigue, horrible, que je n'avais pas ressenti. Là, avec deux nuits où elle me parle dans la nuit, où on ne dort pas beaucoup, j'ai bien senti la fatigue et là, c'était bien dur. Mais derrière, avec la fatigue et essayer de m'adapter et de m'entraîner, j'ai trouvé que j'ai fait un bon, en tout cas dans l'entraînement, qui a été super".
C'était un retour aux sources
Clarisse Agbégnénou
"C'était un retour aux sources, juge encore Clarisse Agbégnénou. C'était très important parce que c'est vrai que les Japonaises ont un judo qui est assez différent. Elles font beaucoup de quantité. Donc ce qu'on a fait en deux semaines, on a appris pour au moins deux mois, trois mois d'entraînement. Donc c'est vrai que c'est important et ça permet au moins de jauger. Et après la compétition, c'est quelque chose de totalement autre. Mais le fait de pouvoir faire autant de quantité, j'ai réussi à faire autant de quantité. C'est parfait, ça reste en tête. Le corps aussi s'imprègne et on n'a plus qu'à y aller".
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