"Ce qu'il se passe en ce moment, c'est pas terrible" : alerte sur la maigreur et la santé des coureuses du Tour de France

La 7e étape du Tour de France Femmes a lieu ce vendredi 1er août. Une des coureuses du peloton, Cédrine Kerbaol, s'inquiète de l'extrême maigreur de certaines de ses concurrentes.

Les coureuses du Tour de France Femmes lors de la 6e étape

Crédit : Bastien Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

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Cédrine Kerbaol tire la sonnette d'alarme. La Française, qui participe au Tour de France Femmes dans l'équipe EF Éducation, s'est inquiétée au micro de France Télévision et dans les colonnes de L'Humanité de la maigreur de certaines coureuses dans le peloton. "Avant d'être des athlètes, on est aussi des femmes et notre santé compte pour maintenant, mais elle compte pour le futur aussi. Et ce qu'il se passe en ce moment, c'est pas terrible", a alerté la Brestoise, qui a suivi une formation de nutritionniste avant d'être cycliste professionnelle.

Les médecins et les nutritionnistes redoutent les conséquences de cette extrême maigreur sur le long terme. "Plus on baisse le poids, plus on augmente la rapport poids puissance mais ce n'est pas sans conséquences, les dégâts provoqués par le déficit énergétique sont parfois très lourds", s'alarme le responsable médical d'une équipe. Le déficit d'apport énergétique peut ainsi conduire à l'absence de règles et à de l'ostéoporose, maladie qui rend l'os plus fragile.

Il ne faudra pas s'étonner si, un jour, une coureuse se fracture les cervicales et se retrouve paraplégique, s'alarme une autre source médicale. "La conséquence, ce sont des problèmes osseux, digestifs, cutanés et psychiatriques, comme de la dépression", note quant à lui Mathieu Muller, le médecin de l'équipe Cofidis.

Des coureuses affutées que 2 ou 3 fois par saison

Pour lui, le message de la meilleure jeune (maillot blanc) du Tour 2023, est "formidable". "Que ce soit une coureuse qui lance l'alerte, cela a bien plus d'impact que si cela venait d'un médecin", a-t-il appuyé.

Selon les médecins interrogés par l'AFP, il faudrait que les coureuses se fixent deux ou trois objectifs par saison où elles peuvent être affutées et le reste de l'année reprendre absolument quelques kilos. Par exemple, entre sa victoire lors de Paris-Roubaix et le départ du Tour, la Française Pauline Ferrand-Prévot a indiqué avoir perdu quatre kilos. "Mais plus, ce n'est absolument pas envisageable", a dit la championne olympique de VTT 2024 à la veille du départ. Le médecin d'une autre équipe appelle l'UCI à mettre en place un protocole et plaide pour imposer une masse grasse minimum.
Afin de prévenir toutes dérives, notamment pour les jeunes cyclistes qui ne sont pas encadrées par des nutritionnistes ou des médecins, Cédrine Kerbaol vient de créer un compte Instagram nommé F.e.e.d_powr (Fueling for Endurance, Energy, and Durability).

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