C’est un véritable pied de nez au gouvernement hongrois qu'a réalisé Sebastian Vettel ce dimanche 1er août. Sur la ligne de départ du Grand Prix de Hongrie, la 12e étape du Championnat du monde de Formule 1, le pilote allemand s’est vêtu d'un tee-shirt et d'un masque aux couleurs de l’arc-en-ciel LGBT pour dénoncer la nouvelle loi du gouvernement hongrois, voté le 15 juin et entrée en vigueur le 8 juillet dernier.
Cette loi vise à "interdire la promotion de l’homosexualité ou du changement de sexe auprès des mineurs". Un texte en réalité discriminatoire, qui stigmatise les personnes LGBT (lesbienne, gay, bi, trans). Sur cette tenue, un message était inscrit en noir "Same Love", comme le rapporte Le Parisien.
Ce geste n’est évidemment pas passé inaperçu et n’a pas plu aux autorités de la Formule 1. Le Parisien rapporte que quelques heures après la fin du Grand Prix dont il a terminé deuxième, derrière le Français Esteban Ocon, avant finalement d’être disqualifié dans la soirée, le pilote Aston Martin a reçu une réprimande de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) pour ne pas avoir enlevé son tee-shirt avant la diffusion de l’hymne hongrois sur le tracé du Hungaroring.
Sebastian Vettel, quadruple champion du monde, avait également porté des chaussures multicolores le jeudi 29 juillet, sur le circuit. Au micro de Sky Sports, il a assuré qu’il était prêt à recommencer, quitte à écoper d’une disqualification.
Valtteri Bottas, Carlos Sainz et Lance Stroll ont eux aussi reçu un avertissement pour ne pas avoir ôté leurs t-shirts "We Race As One" suffisamment tôt. Un moment désormais traditionnel avant chaque départ de Grand Prix, où les pilotes peuvent soutenir les causes qui leur sont chères.
À la veille de la course en Hongrie, une autre prise de position avait fait parler, celle de Lewis Hamilton qui avait jugé "inacceptable, lâche et dévoyée" cette loi anti-LGBT. Ce qui lui avait valu d’être recadré par la ministre hongroise de la Justice, affirmant peu après sa déclaration que ce texte ne faisait que "donner aux parents hongrois les moyens de protéger leurs enfants contre l’endoctrinement LGBT". Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban a annoncé la tenue d’un référendum sur cette loi, dénoncée violemment par la Commission européenne qui a déclenché une procédure d’infraction pour tenter de la faire annuler.