Affaire Peng Shuai : pourquoi la décision de la WTA en Chine est courageuse

La décision est aussi rare que courageuse : la WTA, l'association qui gère le tennis féminin, suspend jusqu'à nouvel ordre ses tournois en Chine. Son patron, Steve Simon, réclamait des preuves de la liberté de Peng Shuai, qu'il n'a pas obtenues - la joueuse de 35 ans est quasi invisible depuis qu'elle a accusé un dignitaire chinois de viol. Alors il a mis ses menaces à exécution.

Si son geste est aussi fort, c'est parce qu'avant la pandémie de coronavirus, la moitié des revenus de la WTA provenaient de la Chine, selon des estimations. 10 tournois y étaient chaque année organisés. Steve Simon avait même signé en 2018 un contrat faramineux de 14 millions de dollars pour le Masters féminin, qui se trouvait alors mieux dotés que celui des hommes. 

Autant dire que la prise de position du patron de la WTA ne sera pas sans conséquence. Elle a été saluée par plusieurs joueuses, comme Alizé Cornet qui a tweeté "Quel leader". Pour la Française, c'est exactement ce qu'il fallait faire. "Le fait que le circuit est survécu cette année sans la Chine, ça doit aussi nous montrer qu'on peut y arriver sans eux (...) Est-ce que ce n'est pas aussi ça l'avenir ?"

Reste à savoir si l'ATP, qui régit le circuit  masculin, et la Fédération internationale de tennis feront de même. Steve Simon a, lui, appelé les dirigeants du monde entier à le suivre. Il peut compter sur un allié de poids : Novak Djokovic. "Je soutiens complètement la WTA, a assuré le numéro 1 mondial. Nous n'avons pas assez d'information sur Peng Shuai".

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