Ce n'est pas une maladie, ni une infection. La vulvodynie est difficile à définir. Ce trouble est défini comme "un inconfort vulvaire chronique, le plus souvent à type de brûlure, sans lésion visible pertinente et sans maladie neurologique cliniquement identifiable", par l'ISSVD (la Société internationale de pathologie vulvaire).
"Selon des études, cela touche environ 15% des femmes", explique la sexologue Laura Beltran à RTL Girls. Il s'agit d'une sensation de brûlure ou de coupure qui se manifeste à l'entrée du vagin, au niveau des petites lèvres, au moment de la pénétration des doigts ou du pénis.
"Ce n'est pas une mycose, ni une infection", note la sexologue, co-auteure du livre Les femmes et leur sexe, aux éditions Payot. "On ne voit rien quand on fait un examen, mais la douleur est bien là". La vulvodynie a souvent des répercussions sur la vie sexuelle des femmes concernées.
Symptôme de la dyspareunie (douleurs pendant l'acte sexuel), la vulvodynie est un inconfort dont les causes sont assez mal connues. Ce trouble peut apparaître occasionnellement, mais devient souvent récurrent. D'origine psychologique, il se manifeste par une réaction physique au moment de la pénétration.
"Souvent, les femmes qui ont été victimes de violences sexuelles en souffrent", explique le sexothérapeute Gérard Tixier à RTL Girls. "C'est un interdit qu'elles ont intériorisé et elles réagissent par un blocage". La sexologue Laura Beltran note qu'elle reçoit régulièrement en consultation "des jeunes femmes, toujours dans le contrôle et perfectionnistes" qui sont concernées par ces douleurs.
Contrairement au vaginisme, la vulvodynie n'empêche pas la pénétration, mais elle la rend douloureuse. Le trouble a donc forcément des conséquences sur la vie sexuelle de la femme concernée et de son partenaire. "Les patientes ont peur de la douleur et n'osent plus avoir de rapports", estime Gérard Tixier. Ces douleurs entraînent ainsi parfois un sentiment de frustration ou de culpabilité qui peut se transformer en cercle vicieux pour la vie sexuelle du couple. "Il peut y avoir une peur inconsciente du coït", ajoute le spécialiste.
Les patientes ont peur de la douleur et n'osent plus avoir de rapports
Gérard Tixier, sexologue
Surtout, c'est un trouble qui peut devenir tabou. "Dans notre société où l'on parle beaucoup de sexualité, il peut être compliqué de dire qu'on a mal alors que l'on est censé avoir du plaisir", estime Laura Beltran.
"Beaucoup de professionnels sont un peu désemparés face à ces douleurs, car elles sont difficiles à diagnostique et difficiles à traiter", remarque Laura Beltran. Pour la soigner, plusieurs types de traitements peuvent être prescrits. En traitement local, des gels anesthésiants, des crèmes hydratantes et cicatrisantes peuvent être appliqués.
La douleur peut aussi être atténuée par des massages ou des auto-massages. Psychologue et sexologue, Laura Beltran préconise "la technique des 3M", pour muqueuses, muscle et mental. "Il faut une approche pluri-disciplinaire pour traiter ces douleurs", explique-t-elle. "Il faut traiter la muqueuse qui sur-réagit et devient très sensible, les muscles du vagin qui peuvent se contracter et le mental, qui est influencé par beaucoup de facteurs".
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