Isère : un pompier menacé à cause de sa barbe

Les ennuis de Loïc commencent l'an dernier, lorsqu'il débarque à la caserne de Crémieu, en Isère. Si Loïc est plutôt bien accueilli par ses chefs, ils ont d'emblée fait comprendre à sa barbe qu'elle est de trop. "Soit tu te rases, soit tu dégages", résume Loïc, interrogé par nos confrères du Dauphiné Libéré. 

Mais notre sergent-chef n'en démord pas : "jamais sans ma barbe !" Pas question pour lui de céder un poil. Alors le voilà mis à pied, il reçoit un blâme : interdiction d'intervenir dans des opérations incendies, "le rasage est impératif pour la prise de service", lui explique-t-on, "c'est une question de sécurité". 

Il existe bien un arrêté du ministère de l'Intérieur qui va dans ce sens. Il précise que le rasage permet au casque de mieux protéger et de mieux coller à la peau, mais le même texte tolère également une moustache ou une barbe à condition qu'elle soit bien taillée, ce que fait Loïc avant chaque prise de garde.   

Loïc n'est pas le premier à avoir été sanctionné pour cause de pilosité faciale excessive. Sauf que lui a décidé de ne pas s'arrêter là. Il vient de monter un site internet : sapeur-pompier-barbu, un espace sur lequel Loïc espère récolter d'autres témoignages pour mener la bataille. Un combat qu'il a bon espoir de gagner puisqu'il y a deux ans, le tribunal de Melun avait donné raison à trois pompiers de Seine-et-Marne pour le même motif, estimant qu'il s'agissait d'une atteinte à une liberté fondamentale : celle de porter la barbe.