Mort de Françoise Hardy : une légende de la culture pop, sublime et moderne

Elle était la voix de la mélancolie et une icône de la culture pop. Françoise Hardy, figure de la chanson française à l'aura internationale, est décédée à 80 ans, a annoncé son fils Thomas Dutronc mardi 11 juin. "Maman est partie", a-t-il écrit dans un message accompagné d'une tendre photo publiée sur ses réseaux sociaux.

Autrice, interprète et compositrice, François Hardy, c'est un style unique et des tubes éternels. Elle a commencé à faire des chansons motivées par la chose qui l'intéressait le plus au monde : écouter celles des autres...

À 18 ans, on la découvre extrêmement timide dans la télévision en noir et blanc au petit conservatoire de Mireille. Une chanson devient vite numéro un des ventes : Tous les garçons et les filles. La France découvre Françoise Hardy.  
 
Les succès s'enchaînent, notamment avec Le Temps de l'amour, composé par un certain Jacques Dutronc. Françoise Hardy traverse les années 60 en phénomène  premier Olympia, concours de l'Eurovision, draguée par le cinéma et par Serge Gainsbourg. 

Elle affole le monde

Françoise Hardy et moderne et sublime. Son amoureux de l'époque, le photographe Jean-Marie Périer, la transforme en star égérie de la mode : minijupe Mary Quant, boots longues franges, tenue futuriste signée Courrèges ou Paco Rabanne. 

Elle enregistre en Angleterre et devient l'artiste française qui s'exporte. Ses chansons à la guitare et son air mélancolique la rendent encore plus belle et affole le monde. Bob Dylan, Mick Jagger, David Bowie parlent d'elle et se disent totalement amoureux.

Jacques Dutronc, la rencontre d'une vie

On est à la fin des années 60, c'est la rencontre d'une vie avec Jacques Dutronc. Françoise Hardy s'affirme et écoute ses envies. Adieu la scène, elle ne donnera plus jamais de concerts. Elle développe alors sa passion pour l'astrologie et la chanteuse, qui a toujours guetté les nouveaux talents, sollicite ceux qu'elle admire et elle interprète ses mots. 

Alors que Françoise Hardy avait une oreille hors normes pour reconnaître les plus belles mélodies en 1973, enceinte de son fils Thomas, elle enregistre l'album Message personnel, entièrement produit par Michel Berger.

"La vie, si je m'écoutais, disait la chanteuse, il n'y aurait que des chansons tristes et lentes dans mes albums". C'est lui qui m'a inspiré la plupart de mes chansons. Enfin, ce n'est pas lui, ce sont mes sentiments pour lui, corrige Françoise Hardy. Mes états d'âme", écrit-elle dans Chansons sur toi et nous.

Françoise Hardy se laisse toutefois aller à d'autres rythmes. Puis, elle signe Partir quand même sur une musique de Jacques Dutronc dans ses mémoires, un best-seller.

Elle écrit à propos de son mari. "Il ne m'a pas vraiment accompagnée. Le terme est inadéquat. En revanche, mes sentiments passionnés pour lui m'ont accompagné pendant une bonne vingtaine d'années. C'était à la fois intense et douloureux".

Un combat contre la maladie depuis 2004

Depuis 2004, Françoise Hardy se savait malade, atteinte d'un lymphome. Elle signe alors un texte déchirant, tant de belles choses et le franc-parler dont elle avait le secret lui fait dire en riant aux éclats : "Je n'appelle plus Jacques, mon amour, je l'appelle mon futur veuf". Ce couple unique à l'amour torturé lui a inspiré un répertoire indémodable. 

De nombreux artistes considèrent Françoise Hardy comme une influence majeure et un modèle dans l'art d'écrire sur le mal au cœur, la culpabilité, l'attente ou l'envie de fuir. Des thèmes toujours présents dans ses derniers albums : Personne d'autre sortie en avril 2018, ou encore dans L'amour fou, disque majestueux de 2012 qui se refermait sur la chanson intitulée Rendez vous dans une autre vie.

Un an et demi après avoir annoncé sur RTL que plus jamais elle ne pourrait chanter, Françoise Hardy publie Chansons sur toi et nous, un recueil de tous ses textes agrémentés de ses commentaires. 

En mars 2021 sur RTL, la chanteuse livre un vibrant plaidoyer pour l'euthanasie. "À partir d'un certain moment où il y a beaucoup trop de souffrance et où il n'y a aucun espoir, il faut abréger les souffrances. C'est la moindre des choses. C'est humain. Ma mère a eu la maladie de Charcot qui est absolument insupportable (...) Je suis dans un état de souffrance vraiment cauchemardesque la plupart du temps", confiait-elle ainsi. 

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