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Johnny Hallyday sur le plateau de l'émission "L'école des vedettes" en 1960.
Crédit : Gérard Landau / Ina / Ina via AFP
Le 30 décembre 1959, un adolescent parisien de 16 ans, en costume couleur prune et chemise rayé or et noir, emprunté à son oncle, monte sur la scène du Marcadet Palace. Son nom ? Johnny Hallyday.
Ce soir-là, dans l’émission Paris Cocktail animée par Pierre Mendelssohn, Johnny chante pour la première fois à la radio. Ce n’est pas lui que le public est venu écouter, mais Colette Renard et John William qui sont les têtes d’affiche. Mais il se donne à fond, comme toujours.
Johnny interprète des reprises d’Elvis Presley, dont Tutti Frutti et Let’s Have a Party. Coup du destin : le présentateur connaît les paroles en français de l’un des titres. Johnny frappe fort, se déchaîne jusqu’à tomber à genoux. Le public reste sceptique, mais le patron de la salle, conquis, lui propose de revenir. Mieux encore : dans la salle, deux paroliers le remarquent, Jil et Jan, paroliers notamment de Maurice Chevalier.
Quelques semaines plus tard, Johnny enregistre son premier 45 tours. En six heures seulement, le disque est bouclé et sort le 14 mars 1960. Au programme : T’aimer follement, J’étais fou, Oh oh baby rock et Laisse les filles. Une coquille célèbre sur la pochette transforme "Halliday" en "Hallyday".
Son premier passage télé intervient peu après : 18 avril 1960, dans L’École des vedettes. Il y chante Laisse les filles, présenté par sa marraine artistique Line Renaud. Johnny, en cuir noir, électrise l’écran. C’est un choc culturel : une énergie brute, américaine, qui fait vaciller le vieux monde du music-hall français.
Preuve que ce premier passage télé a été déterminant, les ventes de son 45 tours s'envolent, passant de 30.000 à 100.000 exemplaires vendus. Les radios le réclament, Johnny Hallyday est en train de naître.
Johnny devient rapidement l’incarnation du rock’n’roll en France, une musique alors jugée sulfureuse, violente, presque dangereuse. Il attire les jeunes et inquiète les parents. En 1961, au Palais des Sports, Johnny déchaîne la foule : bagarres avec au total 49 arrestations et 700 fauteuils cassés.
Très vite, il comprend qu’il doit nuancer son image. Il glisse des chansons douces, séduit un public plus large. C’est l’époque où Charles Aznavour lui écrit Retiens la nuit, un classique tendre, plus acceptable aux oreilles parentales. Johnny devient alors un artiste grand public, sans jamais trahir son âme rock.
Dès 1962, Johnny opère un virage country-rock. Il enregistre à Nashville, découvre un autre son, un autre souffle. Il reprend en anglais les tubes de ses héros : Elvis Presley, Chuck Berry, Gene Vincent, Ray Charles, Eddie Cochran... Ce n'est pas qu'un hommage : c'est une manière de rapporter en France un rock authentiuqe venu de là où il est né.
À cette époque, Johnny cultive encore le mythe : il se fait passer pour un fils de fermier de l’Oklahoma, répond en anglais approximatif à ses fans, entretient cette image d’outsider américain tombé à Paris. Mais derrière cette mise en scène, il y a un instinct redoutable. Il sait que l’Amérique fait rêver. Et il vend ce rêve mieux que personne.
En 1963, il chante devant 150.000 personnes place de la Nation lors du concert La folle nuit de la Nation. Émeutes, débordements… la France découvre la puissance des foules adolescentes. En 1964, Johnny part au service militaire.
Un jour de 1964, le sergent Smet est convoqué à l'entrée de la caserne où un homme l'attend. C'est son père, qui l'avait abandonné alors qu'il n'avait que huit mois : "Par la suite, j'ai appris qu'il avait touché de l'argent pour venir faire cette fameuse photo à la sortie de la caserne où j'étais basé. Au début, j'ai dit, "tiens, mon père veut me voir et il s'intéresse à moi". Et puis le monde s'est un peu écroulé, j'ai été très déçu quand j'ai appris que c'était pour le pognon finalement qu'il avait fait ça", se souvient Johnny.
Mais les années de service militaire ne seront pas totalement sombres. Il obtient une permission spéciale pour épouser Sylvie Vartan le 12 avril 1965. Leur fils David naît en 1966.
Mais cette même année, Johnny touche le fond. Épuisé, il tente de mettre fin à ses jours en septembre 1966. Il survit. Et comme souvent dans sa carrière, il revient plus fort. Il enregistre alors La génération perdue, un album grave, moderne, porté par des titres comme Noir c’est noir et Je veux te graver dans ma vie. Il s’entoure des meilleurs musiciens, parfois issus des sessions des Rolling Stones.
En 1967, ses concerts au Palais des Sports entrent dans la légende. En 1969, il va encore plus loin avec Rivière... ouvre ton lit, un album personnel, puis il offre à Sylvie la chanson Que je t’aime, dans un show aux allures de superproduction. Ballons-sondes, images de guerre, séquences de boxe... Johnny invente le show total à la française.
>> RTL archives secrètes : Johnny Hallyday. À travers un récit long format, Laurent Marsick retrace la vie du chanteur, de ses débuts modestes à Paris jusqu'à son ascension fulgurante en tant qu'icône du rock français.
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