Une bataille de gros sous entre les héritiers connus de Maurice Ravel et la Sacem - qui gère le paiement des droits d'auteur - se joue en ce moment. Le verdict du procès sera rendu ce vendredi 28 juin.
Pour rappel, le Boléro, composé en 1928, a été interprété pour la première fois le 22 novembre 1928 à l'opéra de Paris. Sur le plateau : la danseuse et cheffe de troupe Ida Rubinstein. Presque un siècle plus tard, le succès semble toujours aussi retentissant. On dit même que toutes les 15 minutes débute à travers le monde l'exécution de cette œuvre.
L'affaire, qui déchaîne les passions, porte sur l'héritage de la célébrissime partition. Avec une question : à qui profitent les droits du Boléro ? À la mort du maître Ravel en 1937, veuf et sans enfant, ses droits d'auteur reviennent à son frère cadet Édouard Ravel.
Lorsque Édouard, veuf et sans enfant, meurt, les droits partent vers son employée de maison qui l'avait fait légataire universel. À la mort de cette dame, c'est son mari qui hérite. Puis à la mort du mari, c'est la seconde épouse de ce dernier qui va hériter. Et quand elle disparaît en 2012, c'est la fille de cette dame, née d'un premier mariage, une basque qui habite en Suisse, qui devient à son tour dépositaire des droits d'auteur du compositeur.
Depuis 2016, le Boléro de Ravel est tombé dans le domaine public. N'importe qui peut donc jouer cette œuvre sans avoir à payer des droits aux héritiers. On parle de 135.000 euros par an l'époque. D'autres disent 46 millions d'euros depuis 1970. Dans cette affaire, on parle de millions, c'est certain. Des millions qui vont donc échapper aux héritiers !
C'est là qu'une famille est entrée dans la danse : celle du scénographe du ballet de l'époque, Alexandre Benois (mort en 1960). Eux affirment que Maurice Ravel n'est pas le seul à avoir créé le Boléro, parlant d'une œuvre collective. Quel est l'objectif ? Il est simple au fond. Car en France, depuis une loi de 1995, une œuvre est protégée pendant 70 ans après la mort de son auteur. Dans le cas de Maurice Ravel, on ajoute les années de guerre (39-45), une compensation de huit ans et 120 jours. On arrive en gros à 2016.
Or, si on parle d'une œuvre collective, il faut aussi comptabiliser les dates de mort des autres propriétaires (à savoir le scénographe mort en 1960 et la chorégraphe morte en 1972). Ce qui signifie que le Boléro de Ravel repartirait dans le domaine privé jusqu'en 2039. Réponse ce vendredi.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte