"J'ai été alcoolique pendant 30 ans" : les confidences bouleversantes de Muriel Robin

Plus d'un Français sur cinq a une consommation d'alcool plus importante que celle recommandée par les autorités. Certains souffrent même d'une addiction profonde, qui peut durer des dizaines d'années. Cela a été le cas de Muriel Robin, la célèbre actrice et humoriste française, aujourd'hui âgée de 69 ans. Dans le documentaire L'alcool au féminin : elles brisent le tabou, qui sera diffusé ce mardi 13 mai à 21h05 sur France 5, elle raconte ses 30 ans d'alcoolisme. 

"Je buvais minimum un litre de champagne par jour", indique-t-elle dans le film réalisé par Alexandra Combe, comme le relate Franceinfo. Pour elle, "boire était normal", d'autant plus qu'elle avait cette habitude depuis son adolescence. Elle a bu son premier verre d'alcool à 12 ans, avec la complicité de son père. Cette habitude était ancrée et était surtout une réponse à ses souffrances. 

L'alcool en réponse aux souffrances et traumatismes

"Je me sentais tellement différente que j’étais très seule. Je faisais une dépression entre chaque spectacle", explique Muriel Robin. Si elle a réussi à se défaire de cette addiction, notamment grâce à sa compagne, elle sait qu'elle ne pourra pas rattraper le temps perdu. "J’ai été alcoolique pendant 30 ans. Je réalise que ce sont 30 ans que je n’ai pas vu passer à un point anormal. C’est l’alcool qui me les a volés."

Ce documentaire a pour objectif de mettre l'accent sur l'alcoolisme, spécifiquement chez les femmes. Chez elles, l'alcool est souvent une réponse à des souffrances. "Pour beaucoup d'hommes, ce sont des consommations festives ou 'normales' qui dérapent. Chez la majorité des femmes, ce sont des consommations de souffrance pour apaiser des traumatismes. On sait que quand on a vécu un traumatisme sexuel en tant qu'enfant, on multiplie par 36 le risque de devenir addict à l'alcool ou à d'autres produits", souligne Marina Carrère d'Encausse, journaliste, qui présente ce documentaire et qui a rencontré les personnes interrogées. 

Une prise en charge souvent tardive

Elle précise, par ailleurs, que les femmes alcooliques boivent "souvent seules, en cachette, chez elles, en mentant ou en cachant. Et c'est quelque chose d'extrêmement stigmatisant et d'extrêmement honteux". 

L'alcoolisme est une maladie, mais sa prise en charge n'est pas la même chez les hommes et chez les femmes. "Il faut qu'on arrête de juger ces femmes. Le problème c'est qu'elles ont une prise en charge qui survient dix ans plus tard que celle des hommes alcooliques. Elles finissent par consulter quand la cellule familiale explose ou quand elles ont des complications liées à la maladie", ajoute Marina Carrère d'Encausse, sur le plateau de C l’hebdo, le 27 avril 2025.  

Ce documentaire est un recueil de témoignage complet, avec des personnalités publiques comme Muriel Robin, mais aussi des anonymes. Il est déjà disponible sur la plateforme france.tv.