La semaine commence donc comme elle s'était terminée, sur fond de bouleversements à France Télévisions. Avec d'abord ce lundi 22 mai la "démission" de Michel Field. A 11 heures ce matin, rien n'était pas encore officiel, mais tout avait déjà filtré. Le patron de l'information du groupe France Télévisions avait ainsi envoyé un mail à ses équipes, leur annonçant sa décision de quitter son poste de directeur. C'était ce qui s'appelle "prendre les devants". Il n'est d'ailleurs pas nécessaire de cogiter très longtemps pour admettre la nécessité de ce retrait.
Que son "intention" ait été totalement consécutive à une "réflexion personnelle", suggérée par l'entourage professionnel proche, et renforcée par "toute raison subsidiaire", elle était de plus en plus inévitable. Combien de temps encore ce brillant "communiquant" qu'est Michel Field aurait-il en effet pu rester en place, après avoir fédéré contre lui : a) La quasi-totalité de la rédaction (y compris les anti-"Puje") ; b) Les conseillers de l'Élysée passant à tort pour des "donneurs d'ordre" (dont celui de retirer son 20 heures au "présentateur-16-ans-d'âge") et c) Les observateurs "neutres" surpris qu'il se soit laissé aller à dire dans Libération ce qu'il aurait dû exprimer en interne.
Le reproche, même exagéré, se conçoit et se comprend. Après la décision extrêmement brutale de sa patronne Delphine Ernotte de placer Anne-Sophie Lapix dans le fauteuil du 20 heures, il avait déclaré à la rédaction lui faisant remarquer le bilan d'un David Pujadas récemment 4 fois leader devant TF1 : "Avec la nouvelle incarnation, nous serons chaque soir devant TF1".
On verra ça, mais quel dommage, quand on est un as de la rhétorique, de risquer de rester dans la mémoire collective comme celui qui a failli collectionner les motions de défiance comme d'autres les tirelires en faïence (même si la dernière a finalement été retirée).
Et les mêmes causes produisant les mêmes effets, comment ne pas citer une nouvelle fois cette formule de Fouché : "C'est plus qu'un crime, c'est une faute". Cinq jours après la convocation de David Pujadas dans le bureau de Delphine Ernotte qui - on le rappelle également - lui signifia brutalement à 9h30 la cessation de son "activité à ce poste en juin", on reste médusé.
Avec toujours cette interrogation : en virant un David Pujadas qui pensait recevoir des félicitations pour ses bons scores, comment la direction a-t-elle pu ne pas voir qu'elle mettait en porte-à-faux un nouveau pouvoir politique, forcément soupçonné par le public d'avoir demandé une tête pour en imposer une autre ?
Et en limogeant (partiellement) ce journaliste-vedette à quelques heures d'une spéciale destinée à présenter à l'antenne le nouveau gouvernement, comment Delphine Ernotte a-t-elle pu ne pas voir le risque d'indisposer "Le château" (l'Élysée ndlr) en détournant l'attention des téléspectateurs de l'actualité politique du jour ? Il se disait, à l'heure où je "bouclais" ces lignes, que ni Michel Field ni Delphine Ernotte ne s'exprimeraient dans l'immédiat.
Et qu'il n'était pas question de "solenniser" le départ du premier par un communiqué officiel. Cela semble indubitablement une sage décision. Et qu'il soit remplacé par Elise Lucet, Fabien Nahmias ou par une autre forte personnalité "dans l'air du temps", on va faire ce que la direction n'a pas fait en amont : donner un peu de temps au temps. Au moins jusqu'à demain.
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