David Bowie : comment le caméléon de la pop a écrit sa légende en 5 personnages

L'homme aux milles visages. David Bowie a écrit sa légende en se glissant dans le costume de nombreux personnages. Ces avatars ont marqué une époque de sa vie ainsi que de sa production artistique. Ils sont aussi les reflets de ses propres luttes internes et s'accompagnent systématiquement d'un changement musical et visuel. 

David Robert Jones, de son vrai nom, montre très tôt une prédisposition pour les arts, délaissant les mathématiques pour le chant, la danse et le théâtre. Adolescent, il partage sa passion pour la musique avec son frère et passe d'un groupe de rock à l'autre. 

Le Londonien change son nom en 1967, parce que chanteur du groupe Les Monkees, qui cartonne à l'époque avec son titre I'm a Believer, se nomme déjà Davy Jones. Le jeune musicien prend alors le nom du couteau Bowie.

1. Major Tom (1969)

En juillet 1969, alors que le monde entier a les yeux fixés sur la lune grâce à Apollo 11, Bowie se glisse dans la peau de Major Tom, un astronaute solitaire dans le morceau Space Oddity. Lorsque Neil Armstrong pose pour la première fois un pied sur la lune, la BBC choisit la chanson de David Bowie pour illustrer les images historiques, propulsant l'artiste vers le firmament musical. Major Tom reviendra plus tard dans Ashes To Ashes sans y être cité nommément en 1980 et dans Hallo Spaceboy en 1995.

2. Ziggy Stardust (1972-1973)

C'est le personnage fictif le plus célèbre de David Bowie. Ziggy Stardust est une rock-star extraterrestre androgyne. Ni homme, ni femme, Ziggy est un messager venu sur Terre pour apporter un message d'amour et de paix à l'humanité qui s'autodétruit. Avec sa fluidité identitaire et son excentricité, ce personnage de Bowie est devenu une icône du glam rock à travers des chansons comme Rock 'n' Roll Suicide. Le 3 juillet 1973, David Bowie "a tué" son personnage sur la scène de l'Hammersmith Odeon.

3. Aladdin Sane (1973)

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Après la mort symbolique de Ziggy Stardust, David Bowie imagine le personnage d'Aladdin Sane en 1973. Avec ses cheveux orange et son éclair bleu et rouge sur le visage, il est souvent décrit comme une version plus sombre et plus complexe de Ziggy Stardust. "Aladdin Sane" signifie littéralement "A lad insane", qu'on traduit par "un type dérangé". Dans l'album éponyme illustré par une photo iconique signée Brian Duffy, David Bowie explore alors de nouvelles sonorités. L'écriture est également plus sombre et les paroles crues. Des doubles sens sont ainsi présents dans The Jean Genie, dont le titre est un jeu de mots sur le nom de l'écrivain français Jean Genet.

4. Halloween Jack (1964)

Un an plus tard, Bowie délaisse Aladdin Sane pour un nouveau personnage au cœur de son album Diamond Dogs sorti en 1974, inspiré par le roman dystopique 1984 de George Orwell. Halloween Jack est un homme-chien rebelle qui vit dans un monde post-apocalyptique où règnent chaos et désordre, peuplé d'adolescents incontrôlables, de chiens enragés et de rats mutants.

Avec son pantalon rouge moulant, des bottes en cuir noir à talons, et son bandeau de pirate sur l'œil, Halloween Jack rompt complètement avec le glamour du Glam Rock pour s'ouvrir à un univers plus sombre et rebelle.

5. The Thin White Duke (1976)

Deux ans plus tard, David Bowie revient complètement changé avec son personnage The Thin White Duke ("mince duc blanc"). Toujours impeccablement vêtu d'un costume noir et d'une chemise blanche, ce look froid et sophistiqué met un terme aux tenues flamboyantes et extravagantes des précédents personnages de Bowie, comme Ziggy Stardust ou Aladdin Sane.

Décrit comme un personnage froid, amoral et désenchanté, The Thin White Duke incarne l'état émotionnel de Bowie qui vit alors à Los Angeles. Le musicien consomme de façon excessive des drogues, notamment de la cocaïne, ce qui lui cause des troubles personnels et psychologiques. L'artiste est en proie à la paranoïa et à des délires alors qu'il produit son album Station To Station, aux sonorités plus expérimentales et électroniques.

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