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Comment "The Crown" et le souvenir de Diana ont rouvert des plaies royales

ANNUS HORRIBILIS (2/5) - L'année 2020 a été marquée par le retour d'un fantôme bien connu, celui de Lady Di, symbole d'un échec humain cuisant pour Buckingham.

Emma Corrin dans le rôle de Diana dans la saison 4 de "The Crown"
Emma Corrin dans le rôle de Diana dans la saison 4 de "The Crown"
Crédit : Netflix
Aymeric Parthonnaud
Aymeric Parthonnaud

En 1992, Elizabeth II avait reconnu ouvertement les difficultés de sa famille en qualifiant l'année d'annus horribilis ("année horrible" en latin) dans un discours le 24 novembre à Guildhall. Cette année avait été marqué en particulier par une succession de scandales et de déconvenues. 

En mars 1992, Maurice, le dernier royaume de la reine en Afrique et l’un de ses pays préférés, est devenu une république. En mars, le fils cadet de la reine, le prince Andrew, s'est séparé officiellement de son épouse Sarah Ferguson, après la publication de photographies de cette dernière embrassant un autre homme. En avril, la princesse Anne divorçait de son premier mari Mark Phillips. Au mois de juin, le livre de la princesse Diana, Diana: Her True Story, révélait en détail la mésentente conjugale entre elle et son époux, le prince Charles, et la liaison de celui-ci avec Camilla Parker-Bowles. Et quatre jours avant le discours de la reine, le château de Windsor a été ravagé par les flammes causant de graves pertes d'œuvres d'art et une polémique sans précédent sur les coûts de la restauration...

2020 pourrait bien rivaliser avec cette année 1992. Dans cette websérie, RTL.fr vous propose de revivre les évènements-clef de cette année au sein de la famille royale la plus célèbre du monde. Une famille dont l'image s'est profondément dégradée après une période incroyablement vaste et lumineuse : celle des naissances des royal babies et des récents mariages de presque tous les petits-enfants de la monarque. Après un premier épisode sur le Megxit, voici notre récit sur la résurgence de la figure sacrificielle ultime des Windsor : Lady Di.

Les fêlures des fils

La mère des princes William et Harry a refait surface dans l'actualité royale par le truchement de ses fils. Lors d'un entretien pour la BBC avec le footballeur Marvin Sordell, le prince William a évoqué les défis de la paternité, qu'il a rencontrés avec son épouse la duchesse de Cambridge. Des défis d'autant plus importants que ce changement de vie a fait se rouvrir d'anciennes blessures. Une occasion pour le futur souverain d'évoquer frontalement la question des émotions et de la santé mentale qui lui sont chères. 

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"Avoir des enfants, c'est vraiment le plus grand bouleversement d'une vie, a déclaré le prince William. Quand il nous arrive quelque chose de traumatique dans la vie - comme votre père qui n'était plus là, ou ma mère qui est morte quand j'étais plus jeune - nos émotions sont destinées à vous revenir au visage, plus fortes que jamais. C'est une phase très différente de votre vie. Et personne n'est vraiment là pour vous aider. Ça peut être écrasant. Catherine [Kate Middleton] et moi, nous nous soutenons l'un l'autre. Nous évoluons et nous apprenons ensemble."

Le prince William, le 20 octobre 2020 au St. Bartholomew's Hospital de Londres
Le prince William, le 20 octobre 2020 au St. Bartholomew's Hospital de Londres
Crédit : Matt Dunham / POOL / AFP

"Mais je suis d'accord, a continué le duc de Cambridge, émotionnellement il y a des choses qui surgissent sans prévenir alors que vous pensiez avoir réglé tout ça. Donc je suis parfaitement d'accord, quand les enfants arrivent dans nos vies, c'est un moment merveilleux mais c'est aussi le plus effrayant." Le prince et le footballeur ont ensuite partagé quelques souvenirs en se garantissant l'un l'autre que leur parents disparus respectifs étaient sans doute "fiers d'eux" aujourd'hui. 

Avec son esprit très protecteur et son exil en Amérique du Nord, le choix du prince Harry et de son épouse Meghan Markle évoque aussi fortement le souvenir de Diana Spencer, proie préférée des médias en son temps. Mais l'évocation la plus vive du souvenir de Diana, c'est à la télévision qu'on l'a trouvé.

Charles était-il cruel ?

Si le prince Charles était dépeint comme une victime dans les premières saisons de la série The Crown, accablé par son père et l'institution, la saison 4 n'est pas aussi tendre avec le prince héritier de la couronne britannique.

La nouvelle saison de la série de Netflix s'intéresse à la rencontre entre le jeune prince Charles et Diana Spencer alors que l'héritier est toujours follement amoureux d'une certaine Camilla Parker Bowles. Ce triangle amoureux prend toute la lumière dans cette saison 4 et est l'un des moteurs des souffrances intimes endurées par celle qui deviendra Lady Di. De quoi écorner l'image du prince et de la duchesse de Cornouialles auprès des téléspectateurs qui ne connaissaient pas déjà cette histoire derrière le conte de fée de façade. 

Devant la résurgence de critiques, les responsables des réseaux sociaux du couple ont pris la décision de restreindre les réponses et commentaires que les internautes seraient susceptibles d'envoyer au compte @ClarenceHouse qui centralise la communication de Charles et Camilla. Si la famille royale explique ne pas regarder la série et se retient de faire des commentaires à son sujet, l'institution doit gérer ce nouveau coup de projecteur à double tranchant sur la famille. 

"Le prince Charles et Camilla Parker Bowles sont dépeints de manière peu flatteuse dans cette nouvelle saison, explique avec sévérité une source du Daily Mail, mais au moins dans les programmes de télé-réalité comme The Only Way Is Essex, ils admettent que certaines scènes sont inventées pour les besoins du divertissement". Réalité ou fiction, The Crown reste malgré tout une série