Booba : pourquoi son concert au Maroc est-il visé par un appel au boycott ?

"#BoycottBooba". Depuis le 23 mars, le concert du rappeur Booba prévu le 21 juin prochain à Casablanca est visé par un appel au boycott relayé, notamment par une multitude d'internautes marocains. En cause ? Des propos jugés misogynes et sexistes contre les femmes marocaines, mais également des insultes au pouvoir marocain. "Les artistes irrespectueux envers les Marocains(e)s et le Royaume du Maroc ne sont plus les bienvenus au Maroc pour y faire leur show", juge même une pétition lancée à ce sujet.
 
"J’vais à la chicha qu’pour les beurettes" (dans le titre Génération assassin) ou encore "Petite Marocaine se tape Berlusconi" (dans E.L.E.P.H.A.N.T)... Ce sont deux exemples des propos qui ont déclenché la colère des détracteurs de Booba, qui mène aujourd'hui une véritable guerre contre ceux qu'ils qualifient d'"influvoleurs". Cette colère est-elle sincère ou une volonté de buzz de la part de certains détracteurs du rappeur. La question se pose de l'autre côté de la Méditerranée, puisque l'appel au boycott a été massivement relayé par un ancien proche de Booba, devenu l'un de ses plus "ennemis" depuis 2022, le rappeur Maes.

Le "duc de Boulogne" n'a pas patienté très longtemps avant de riposter, notamment contre son ex-acolyte. "T’as quoi ? T’es tellement haineux, pourtant tu es le seul responsable de ton échec. Les paroles de Booba ne t’ont jamais dérangé quand il s’agissait de [collaborer] avec lui hein, petit traître hypocrite opportuniste !", a-t-il ainsi tweeté le 18 mars dernier. 

60% des billets du concert déjà vendus

Selon l'organisateur du concert de Booba, 10mentions, cet appel au boycott ne serait pas sincère. Face à nos confrères de RFI, la société estime que cette campagne en ligne pourrait avoir été au moins partiellement financée par Maes. En ce qui concerne l'impact sur le concert, celui-ci semble moindre. Selon la même source, au moins 60% des billets avaient été vendus le 21 mars dernier. La pétition, elle, peine à décoller. Le 30 mars, dans l'après-midi, elle totalisait un peu plus de 3.000 signatures.
 
Cet appel au boycott est d'autant plus surprenant que les titres incriminés par les internautes datent de plusieurs années. En effet, la chanson "Génération assassin" est sortie en 2015 quand "E.L.E.P.H.A.N.T" remonte à 2017. Et ce, alors que Booba s'est déjà produit à plusieurs reprises sur les scènes marocaines ces dernières années. Autre point soulevé par celui qui est désormais installé à Miami aux États-Unis, son détracteur n'hésite pas à utiliser l'un des termes incriminés dans ses chansons. Celui de "beurette" Décidément, les conflits - parfois artificiels - dans le monde du rap ont de beau jour devant eux.