Nouveau premier ministre : pourquoi les chefs de gouvernement plantent-ils un arbre à Matignon ?

Un érable cannelle. C'est l'arbre que le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal a choisi de planter, lundi soir, dans les jardins de Matignon. Juste avant son départ, l'homme d'État n'a donc pas dérogé à la tradition. 

Une tradition qui remonte à Raymond Barre, alors Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing, qui avait ramené d’un voyage officiel au Québec un érable à sucre offert par des écoliers. Il avait promis d’en prendre soin et l’avait planté dans les jardins de Matignon. Preuve que Gabriel Attal connait son histoire sur le bout des doigts : il a choisi lui aussi un érable.

Dès lors, c’est devenu une façon de laisser une trace de son passage. Après Raymond Barre, malgré l’alternance en 1981, Pierre Mauroy a planté, lui, un chêne de Hongrie. De son propre aveu, il adorait parler aux arbres de Matignon. 

Le chêne, symbole de la longévité

Depuis, la tradition perdure avec dix-neuf arbres plantés. Généralement, un Premier ministre doit prouver sa longévité en attendant d’avoir passé six mois à Matignon pour planter son arbre. Règle respectée par tout le monde sauf Bernard Cazeneuve qui a mis un Magnolia au bout de trois mois et demi. 

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Quant à Jacques Chirac, il n’a pas eu ce problème. Il est le seul Premier ministre qui n’a pas planté d’arbre et a juste laissé des rosiers. Amusant quand on sait qu’il était alors en cohabitation avec un socialiste, François Mitterrand.

Les chefs de gouvernement ne choisissent généralement pas leur arbre au hasard, il y  a toujours un message derrière. C’est pour cela que le chêne, symbole de longévité, a été l’arbre le plus choisi avec cinq pensionnaires de Matignon, dont Manuel Valls et Elisabeth Borne. 

Trois des arbres sont morts

Édouard Philippe avait opté, lui, pour un pommier, symbole de sa Normandie, et clin d’œil au fameux "Mangez des pommes" chiraquien. Édith Cresson, elle, avait pris un ginkgo biloba, précisant que c’était le seul arbre qui avait résisté à Hiroshima. Autre choix original : François Fillon avait planté un cornouiller des Pagodes, réputé pour son bois dur. Il avait précisé que c’est sa femme qui l’avait choisi. 

Malheureusement trois de ces arbres sont morts. Mais l’autre tradition, c’est que quand un arbre meurt, on l’abat et on replante exactement le même au même endroit. Les arbres morts appartenaient à messieurs Mauroy, Fabius et Rocard…Comme quoi les gens de gauche, pourtant réputés sensibles à l’écologie, ont moins la main verte !