Jeux paralympiques de Paris 2024 : pourquoi n'y a-t-il pas de sourds et de malentendants ?

L’effet Paris 2024 fonctionne à plein régime pour l’équipe de France paralympique. Déjà 34 médailles dont 11 en or. Et parmi les athlètes de cette compétition, aucun sourd ou malentendant. Mais pourquoi cela ?

Tout simplement parce que les sourds ont leurs propres jeux depuis 1924, qui sont appelés les "Deaflympics". La première édition avait eu lieu à Paris sous le nom de Jeux internationaux silencieux.

Rien d'étonnant car leur créateur, comme les Jeux olympiques, est un Français. Celui qu’on surnomme le "Pierre de Coubertin sourd", Eugène Rubens-Alcais, cycliste amateur et militant de la première heure, a créé la Fédération sportive des sourds de France, avant de devenir président du Comité international.

Si les sourds n'ont pas rejoint les Jeux paralympiques, c'est aussi pour des questions d'organisation. 

Une minorité culturelle et linguistique

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Il faudrait rajouter les 2.800 athlètes des Deaflympics, ce qui ne rentrerait pas dans les douze jours d’épreuves, soit 549 en tout déjà, des Jeux paralympiques. Au-delà des questions pragmatiques, les athlètes sourds tiennent à rester à part.

En effet, ils se considèrent avant tout comme une minorité culturelle et linguistique. Et non pas comme des invalides, en particulier sur le plan physique. Chez les valides, le record de France du 100m appartient à Christine Arron, avec 10"73.

Paméra Losange, notre athlète sourde médaillée d’or aux derniers Deaflympics, a fait une seconde de plus. Marie-Amélie Le Fur, championne paralympique aux JO de Londres, c'était deux secondes et demi de plus ! Finalement, le seul handicap réside en athlétisme et en natation où ils ne peuvent pas entendre le pistolet du départ, remplacé en un signal lumineux stroboscopique.

Enfin reconnus comme des athlètes de haut niveau

Toujours est-il que la France brille chez les sourds et malentendants. Ils ont fini huitièmes des derniers Deaflympics en 2022 au Brésil avec 16 médailles dont 8 en or. Et en novembre 2025, ce sera au Japon, à Tokyo. 

Jusqu’à cette année, ils n’étaient pas officiellement reconnus comme compétiteurs de haut niveau par l’État, contrairement aux athlètes paralympiques. Ils ne touchaient donc ni aide, ni subvention pour leurs préparations et leurs déplacements. Mais heureusement nos athlètes sourds et malentendants ont fini par se faire entendre.