1er avril : pourquoi accroche-t-on des poissons dans le dos ?

Il existe plusieurs explications pour la tradition du poisson d'avril, mais deux principales peuvent être retenues. La première est religieuse. Le 1er avril, dans l’Antiquité, en Grèce, était le jour où l’on célébrait Gélos, la divinité du rire, en se faisant des blagues. Cette tradition est restée avec l’apparition du christianisme qui a souvent remis à sa sauce des coutumes existant avant lui.

Le 1er avril marquait la fin de la période du Carême, 40 jours consacrés à la prière et au jeûne, le temps passé selon la Bible par le Christ dans le désert, sans rien, résistant à la tentation. Carême vient du latin "quarisma" qui veut dire "quarantième jour". Pendant le carême, il était interdit de consommer des œufs ou de la viande, mais le poisson était autorisé. 

Le poisson est un symbole de Jésus, car les premiers Chrétiens l’utilisaient en signe de reconnaissance entre eux pour pas se faire griller à l’époque où ils étaient persécutés. En grec ancien, "poisson" se dit "ichtus" et c’était l’acronyme de la phrase "iesous khristos theou uios soter", c’est-à-dire "Jésus Christ, fils de Dieu, notre sauveur".

Pendant le carême, il y avait du poisson.  Au bout de cette période, on n’en pouvait tellement plus qu’on se le balançait à la figure, pour blaguer et symboliquement pour se moquer des autorités religieuses qui imposaient cette période pas la plus sympa de l’année.

Les poissons d'avril utilisés pour draguer

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L'autre explication a directement à voir avec la pêche. Le calendrier imposait à partir du 1er avril une suspension de la saison de la pêche afin de permettre aux poissons de se reproduire. Pour se moquer des pêcheurs qui étaient dans l’impossibilité d’attraper quoi que ce soit, on leur accrochait un vrai hareng dans le dos, qui était insaisissable pour eux. 

Comme les vêtements étaient amples en ce temps-là, ils ne s’apercevaient pas tout de suite qu’il l’avait sur eux et c’est l’odeur qui finissait par les alerter. Au début du XXème siècle, à la Belle Époque, le poisson d’avril a eu une tout autre vocation. Il n’était plus là pour se moquer, mais pour draguer. La tradition était que le 1er avril, on s’envoie des cartes postales avec des poissons dessinés dessus. 

Ils étaient accompagnés d'inscriptions comme "devinez qui vous l’envoie, vous saurez qui vous aime". La personne qui recevait la carte devait retrouver l’identité de celle qui l’avait postée si ça l’intéressait. C’est un peu une passion d’avril.