La question d’orthographe du jour est autour des homophones : "for", "fors" et "fort". On pourrait même ajouter "fore". La différence est plus parlante à l’écrit qu’à l’oral, c’est bien pour ça que c’est à l’écrit qu’on se mélange les crayons.
David, de Melun (Seine-et-Marne), nous indique qu’un ami lui a "signalé l’autre jour qu’il faisait une faute". Il avait écrit, au sujet d’un match de foot désastreux : "tout est perdu fort l’honneur". Une vieille expression, et même une citation historique qui remonte à 1525, pendant les guerres d’Italie. Elle est attribuée à François 1ᵉʳ, quand il a été fait prisonnier par Charles Quint lors de la bataille de Pavie – il sera libéré après versement d’une rançon, un an plus tard.
C’est une phrase apocryphe, comme on dit savamment, c’est-à-dire dont l’authenticité n’est pas établie. Quoi qu’il en soit, notre David avait écrit fort, alors que dans cette expression, la bonne orthographe est : "tout est perdu fors l’honneur".
Ce fors est un mot très rare dont le sens est "excepté, sauf". Il n’est plus utilisé que pour citer la citation attribuée à François 1ᵉʳ. Ce mot, qui apparaît en français au Xᵉ siècle, est issu du latin "foris", qui signifie "dehors"… "Foris" qui a aussi donné hors en français actuel. Les deux formes "fors" et "hors" ont coexisté jusqu’au XVIIe siècle, époque où le H a battu le F.
Il y a un autre "for" qui est souvent mal orthographié : c’est le for intérieur… à ne surtout pas écrire F.O.R.T, comme on a parfois envie de le faire en pensant à un château-fort. Le for intérieur, c’est F.O.R. Il vient du latin "forum", arrivé en français au sens de "tribunal", au début du XVIIe siècle. Le for intérieur désigne le tribunal intime de la conscience… Un autre mot rarissime, puisqu’il ne s’emploie plus que dans cette locution : le for intérieur. Attention à ne pas lui ajouter E final, sinon on se retrouve avec le verbe forer : je fore.
Mais l’orthographe la plus courante de ce qui se prononce "for", c’est quand même F.O.R.T, avec un T final. Il vient du latin "fortis", signifiant "robuste, courageux". Celui-là est fort utilisé (là, il est adverbe, donc invariable). Mais fort est surtout adjectif et, dans ce cas, il s’accorde : un café bien fort, des moutardes fortes.
Fort peut être un nom, comme dans le fort de Vincennes, le fort de Brégançon ou fort Boyard, bref l’ouvrage militaire, ou même dans : “les maths, ce n'est pas mon fort”.
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