Amis des mots, parlons S… D’abord, s’il n’est pas plus important que les autres lettres, quand on l’oublie, dans une dictée, ça coûte cher… Le S, en français, c’est la marque d’un pluriel régulier, du moins quand il est à la fin d’un nom : une voiturE, deux voiturES. Mais parfois un S de plus ou de moins ne crée pas seulement une faute d’orthographe, mais un malentendu, ou pire, qui sait. Ce qui m’a donné l’idée de vous en parler, c’est un nouveau hors-série du magazine Lire intitulé 1001 curiosités de la langue française.
Un titre comme celui-là ne pouvait que m’appâter ! J’y ai dégusté notamment cette histoire de S. Je vous ai déjà parlé dans le Bonbon sur la langue de cette faute qui me fait tellement rigoler, quand je la corrige sous la plume des journalistes du Monde : c’est celle qui consiste à parler d’une "cérémonie en grandes pompes" avec des S à grandes et à pompes. Il ne peut s’agir alors que d’une cérémonie façon clown Zavatta, en grandes godasses, puisque le grand déploiement de faste, c’est la pompe, au singulier.
Mais il y a quantité de mots comme cela, qui changent de sens au pluriel. Tenez, qu’est-ce qu’un crédit sans intérêt, pour vous ? Un crédit que vous auriez bien aimé avoir quand vous avez acheté votre maison ?... Ou pas ! Quand on contracte un crédit, on paie DES intérêts, donc un crédit sans intérêts avec un S est un crédit gratuit (vous avez raison, ça n’existe pas, et encore moins en période d’inflation). Un crédit sans intérêt (au singulier), c’est un crédit… pas intéressant ! L’inverse, quoi.
De même, "mettre en boîte", c’est se moquer… mais seulement quand boîte est au singulier. Car il suffit d’un S malencontreux et on est dans une usine de sardines ou de raviolis, où l’on met les choses en boîteS avec un S. Un appartement sans commodité, au singulier, c’est un appartement pas commode du tout, mais au pluriel, il n’a pas de WC – bon après tout, voilà qui le rend pas commode du tout. Une personne sans connaissance, au singulier, est tombée dans les pommes ; mais au pluriel, elle n’a ni famille ni amis.
Et tenez, à votre bronzage, amis des mots, on voit bien que vous rentrez de vacances… Une semaine de vacances, c’est vacances avec un S. Mais on peut aussi parler de la vacance (au singulier) d’un poste de travail à pourvoir, un poste vacant. Vous retrouverez encore moult exemples de S à oublier (ou non) dans ce hors-série délicieux du magazine Lire, et d’ailleurs on en reparlera demain.
En attendant, si vous avez envie de bavarder langue française avec moi, sachez que je vous attends tout le week-end à la Foire du livre de Brive-la-Gaillarde, dans ce beau département de la Corrèze qui en plus est le berceau de ma famille maternelle.
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