Langue française : faut-il écrire "rouvrir" ou "réouvrir" les fenêtres ?

Avec la chaleur, la question est plus que jamais d'actualité : faut-il réouvrir les fenêtres ou faut-il les rouvrir. Quelle est la forme correcte ? Muriel Gilbert nous éclaire sur cette question linguistique.

Ouvrir une fenêtre, illustration

La langue française est riche et complexe, et ses subtilités peuvent parfois prêter à confusion. Un exemple frappant est l'utilisation des verbes "rouvrir" et "réouvrir". Alors que certains considèrent l'un comme correct et l'autre comme un barbarisme, d'autres acceptent les deux formes. Explorons ensemble ce débat orthographique.

Historiquement, le verbe "rouvrir" est celui qui a été enseigné dans les écoles et recommandé par des références telles que Le Robert et Le Dictionnaire de l’Académie française. Ces institutions considèrent "réouvrir" comme un barbarisme, une forme incorrecte. "Rouvrir" a des racines profondes, remontant au Moyen Âge, et a évolué en perdant un E muet après le R initial. Cette forme est donc ancrée dans la tradition linguistique français.

Cependant, la langue est vivante et évolue avec l'usage. Le Larousse, un autre dictionnaire de référence, a intégré "réouvrir" dans ses pages depuis 2012, reconnaissant ainsi son usage croissant. Bien que "réouverture" soit un terme accepté, l'envie naturelle de dire "réouvrir" a conduit à son adoption par une partie du public. Les lexicographes du Larousse ont donc décidé de refléter cette évolution dans leur ouvrage.

Face à ces divergences, chacun est libre de choisir son camp. Les puristes et conservateurs opteront pour "rouvrir", tandis que ceux qui embrassent l'évolution de la langue pourraient préférer "réouvrir". Les dictionnaires, en tant que témoins de l'usage, enregistrent ces variations, et il appartient aux amoureux des mots de décider quelle forme ils souhaitent privilégier. En fin de compte, ce débat souligne la richesse et la diversité de la langue française.

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