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Image d'illustration
Crédit : craig-whitehead/unsplash
Un livre que j’ai reçu cette semaine m’a rappelé une petite histoire qui m’est arrivée avec mon fils préféré (et unique, coucou Robin !). C’était il y a bien longtemps, quand il avait 6 ou 7 ans ; un jour, il m’a demandé qui avait "décidé" les mots. "Pourquoi une patate, par exemple, ça s’appelle une patate, et un couteau ça s’appelle un couteau ?", avait-il précisé.
Sautant sur l’occasion, vous me connaissez, je m’étais fait une joie d’évoquer les origines du français, les invasions romaines de l’époque de César et d’Astérix, les mots venus du Nouveau Monde, puis j’avais aussi expliqué que certains termes étaient beaucoup plus récents, par exemple les noms d’objets issus du nom de leur inventeur, ou de noms propres en général… C’est-à-dire, ce que les linguistes appellent des antonomases, on en a déjà parlé dans le Bonbon sur la langue.
J’avais notamment détaillé à mon fiston l’une des plus célèbres antonomases : la poubelle, qui porte le nom de ce préfet du XIXe siècle, Eugène-René Poubelle, qui a eu la bonne idée d’interdire que l’on jette les ordures à même le sol dans les rues de Paris.
Bon, j’ignore si ses descendants sont fiers aujourd’hui de s’appeler Poubelle, mais ils le devraient. D’ailleurs mon fiston s’était désolé à l’époque que notre famille à nous n’ait rien inventé qui soit digne de transformer notre nom propre en nom commun. Qu’on puisse dire : j’ai perdu mon gilbert, par exemple. Ou veux-tu un gilbert ?
Mais ce qui m’a rappelé cette vieille conversation, c’est un petit bouquin pour enfants très sympa que j’ai reçu et qui s’appelle, logiquement Ces noms propres devenus noms communs. C’est aux éditions Bonhomme de chemin. On y apprend que la clémentine tient son nom de frère Clément, un religieux qui vivait en Algérie au début du XXe siècle et qui découvrit le délice que créait le croisement d’un mandarinier et d’un oranger. Encore plus gourmand peut-être, la praline ! J’ignorais qu’elle tenait son appellation du comte du Plessis-Pralin, maréchal de France sous Louis XIII qui avait demandé à son cuisinier d’inventer une friandise nouvelle pour régaler les dames de la cour. Cette amande enrobée de sucre caramélisé a fait un succès, naturellement, et elle porte son nom depuis !
Mais l’histoire qui m’a le plus amusée est celle du panama, vous savez, ce chapeau d’homme très chic, tressé, clair, avec une bande foncée autour du crâne. Eh bien il s’appelle panama par erreur, figurez-vous ! Parce qu’il a été popularisé par le président américain Roosevelt, qui en portait un alors qu’il visitait le chantier du canal de Panama, à la fin du XIXe siècle. Or il s’agit d’un chapeau typique d’un pays voisin du Panama, l’Equateur. Bref, en toute logique, ce chapeau qu’on appelle panama devrait s’appeler… un équateur ! Encore une merveilleuse erreur qui est entrée dans notre vocabulaire et dans nos dictionnaires.
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