On reparle de pléonasmes, ces redites ("monter en haut", "descendre en bas"…) qui agacent les amis des mots mais qui, rappelons-le, ne sont pas à proprement parler des fautes.
Les pléonasmes sont simplement considérés comme maladroits… et encore, pas toujours. On en parlait la semaine dernière avec Antoine Cavaillé-Roux, et notamment sous l’angle de ceux qui sont acceptables, justement, car il y en a – on a donné l’exemple des "projets d’avenir", qui sont certes un pléonasme (les projets concernant forcément l’avenir), mais un pléonasme tout à fait légitime, pour différencier les projets d’avenir des projets à court terme.
Je reviens sur le sujet, parce qu’il se trouve que j’ai corrigé deux fois cette semaine le même pléonasme sous la plume de journalistes du Monde, et comme il me semble que c’est un tic qui se répand, notamment dans les rédactions, je me suis dit qu’il était temps de l’épingler pour avoir la possibilité qu’il puisse être éradiqué.
Et là ah ah !..., hop, je viens de commettre ce pléonasme, et il passe tellement bien que je suis sûre que vous n’avez rien remarqué, amis des mots.
Vous allez comprendre avec les deux exemples que j’ai corrigés dans Le Monde. Dans le premier cas était évoquée, dans un article au sujet des JO de Paris 2024, "la possibilité que le sport puisse s’affranchir de la politique" ; dans le second "la possibilité que certains lieux puissent servir à des activités suspectes".
Naturellement, c’est "la possibilité qu’ils puissent", le pléonasme. Quand on parle de "possibilité de pouvoir", on dit vraiment deux fois la même chose. Quand on peut faire quelque chose, évidemment cette chose est possible. Un pléonasme un peu lourdaud.
J’ai donc corrigé "la possibilité que le sport puisse s’affranchir de la politique" en "possibilité que le sport s’affranchisse de la politique" ; et j’ai de même transformé "la possibilité que certains lieux puissent servir à des activités suspectes" en "le fait que certains lieux puissent servir à des activités suspectes".
Bref, on évite d’associer "la possibilité" avec le verbe "pouvoir". Il y a un autre pléonasme disgracieux que j’ai corrigé récemment et que l’on trouve souvent dans les pages de pub des journaux et des magazines, c’est la mention "Réservé exclusivement à" telle ou telle région, tel ou tel type de client, etc.
Si une promo est réservée aux meilleurs clients, elle est exclusivement pour eux, n’est-ce pas ? Donc on la leur réserve tout court… ou bien on change de verbe, on la "propose exclusivement" ou "en exclusivité", par exemple.
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