Connue pour sa beauté, ses ambitions religieuses et son influence à la Cour royale, Diane de Poitiers n'a cessé d'intriguer les historiens. Quelle fut alors la surprise en 2010, lorsqu'en ouvrant son tombeau profané lors de la Révolution, ces derniers ont découvert de l'or en quantité démesurée... dans sa chevelure, qui avait été conservée par le comité révolutionnaire ! Que faisait ici une matière si précieuse ? De là, le scénario aussi tragique que plausible émane des esprits scientifiques et laisse supposer un empoisonnement provoqué par la favorite elle-même.
A la mort de Louis XIV et de Louis XV, Diane de Poitiers doit se retirer de la Cour. Henri II, qui a longtemps considéré la native du Dauphiné comme sa préférée, a disparu au mois de juillet 1559. L'ancienne favorite a plus de 60 ans, un âge vénérable à une époque où l’espérance de vie ne dépasse guère 30 ans. Il est temps pour l'éternelle rivale de Catherine de Médicis de songer à son salut. Désormais, Diane ne vient plus que pour affaires à Paris, dans son hôtel de Rocquencourt, rue Saint-Honoré. C’est au château d’Anet, proche de Dreux, qu’elle réside le plus souvent et où elle met ses affaires en ordre.
On ne peut que l’imaginer dans cette magnifique demeure, décorée par les meilleurs artistes de l’École de Fontainebleau. Tout ici lui rappelle l’étonnante passion amoureuse qu’elle a vécue avec Henri, une passion charnelle, sublimée par l’art, la symbolique mythologique et la littérature chevaleresque...
Brantôme, qui l’a vue six mois avant sa mort, s’émerveille encore de "sa beauté, sa grâce, sa majesté, sa belle apparence", alors qu’elle vient de faire une sévère chute de cheval. Pourquoi ne pas le croire ? Elle a certes plus de 60 ans, mais connaît tous les artifices qui permettent de faire illusion : perruque, prothèses dentaires en ivoire d’os de bœuf inventées par le célèbre chirurgien Ambroise Paré, poudre de perle pour rendre la peau plus pâle…
D’autres évoquent le recours à des philtres magiques et d’autres encore, au XIXe siècle, font d'elle la pionnière des bienfaits de l’hygiène et de l’hydrothérapie. En réalité, son secret de jeunesse éternelle était... l’or potable. Boire de l’or ! Il fallait y penser. Les alchimistes du Moyen Âge avaient mis au point un élixir composé de poudre dissoute dans un cocktail d’acide chlorhydrique et d’acide nitrique, le tout mélangé à un bouillon.
Au XVIe siècle, Diane n’était pas la seule femme de l’aristocratie à s’offrir ce genre de cure. Mais il semble qu’elle en ait usé plus que d’autres. Le magnifique tombeau que sa fille, la duchesse d’Aumale, a fait réaliser pour elle dans la chapelle funéraire d’Anet, a été profané pendant la Révolution. Les restes de Diane ont été retrouvés dans le cimetière voisin ainsi que ceux de deux de ses petites-filles enterrées avec elle...
En 2008, une analyse génétique de ces restes comparée à une mèche de ses cheveux conservée au château a démontré qu’il s’agissait bien de Diane de Poitiers. Quant à ses cheveux, ils contenaient une quantité d’or supérieure de 500 fois à la normale. On ignore la normale dans ce genre d’intoxication peu répandue au XXIè siècle. Mais ce qui est sûr, c’est que son élixir de jeunesse éternelle l’a tuée !
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