Il se faisait appeler le Chevalier de Seingalt (prononcer Saint-Gall) pour se donner de la noblesse, mais vous le connaissez tous sous son véritable nom, devenu proverbial : Casanova. "Quel Casanova !" dit-on pour désigner un coureur de jupons.
Mais attention, le véritable Giacomo Casanova, grand jouisseur devant l’éternel, était plus qu’un trousseur de robes à paniers. Sa philosophie de vie hédoniste est une grande leçon de liberté dans un monde corseté, où les destins semblent tout tracés.
"Ce sont les petits désirs qui rendent un jeune homme hardi", déclare-t-il. Et les petits désirs, Casanova n’en manque pas, particulièrement envers les femmes, qui, plus que les jeux, seront la grande affaire de sa vie. Dès qu’il aperçoit un joli minois ou qu’il entend le froufrou d’un jupon, Giacomo s’émoustille et se transforme en redoutable séducteur. Il n’est pourtant pas très beau avec ses traits un peu grossiers, mais il en impose par sa grande taille et son magnétisme naturel. Il se vante d’être fort bien membré et de pouvoir "honorer" ses partenaires plusieurs fois de suite.
Mais attention, Casanova, aussi libidineux soit-il, n’est pas pour autant un bourreau des cœurs ou ce qu’on appellerait aujourd’hui un machiste. Il aime sincèrement les femmes. Il ne les avilit jamais. Il veille toujours à rompre une relation dans la douceur et la bonne humeur.
Les choses finissent par se gâter au tournant de l’année 1749. Sa réputation sulfureuse finit par heurter les chastes oreilles de l’Inquisition. Des affaires de jeu lui collent à la peau, on lui reproche aussi de montrer un peu trop à la légère le recueil des postures érotiques de l’Aretin à des dames de bonne famille. C’est un peu le Kâmasûtra de la Renaissance italienne. Bref, Casanova n’est pas en odeur de sainteté dans sa propre ville. Il juge préférable de quitter la cité des Doges avant que ça ne se gâte.
Il voyage dans le Nord de l’Italie, à Vérone, à Milan, Crémone, puis à Genève. C’est au cours de ces pérégrinations qu’il rencontre une belle voyageuse. Elle est la mystérieuse "Henriette", qu’il désigne dans ses mémoires comme la seule femme pour qui il ait éprouvé un amour profond. Il s’installe avec elle à Parme et vit de belles aventures voluptueuses.
Mais un beau matin, elle se fait la malle, sans donner d’autres explication qu’un message gravé à la pointe de son diamant : "Tu oublieras aussi Henriette". Il ne la reverra jamais et il ne l’oubliera jamais. C’est peut-être parce qu’elle était comme lui, libre, imprévisible, qu’il l’a tant aimée.
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