Charles Manson : le gourou meurtrier derrière l'assassinat de l'actrice Sharon Tate

Samedi 9 août 1969. La nuit s'efface sur Hollywood. Colline magique à la frontière des rêves et de la réalité. Là-bas, plus rien n'étonne le personnel de maison tant les frasques des notables sont légion. Mais cette fois, quand la femme de ménage pénètre dans la villa d'un certain Roman Polanski, quelque chose ne va pas. Silence total. Le salon est couvert d'étranges marques rouges. Au plafond, deux cadavres ensanglantés sont pendus à une poutre en chêne. Parmi eux, Sharon Tate, une étoile montante du cinéma américain. Éteinte par la noirceur d'un psychopathe digne des pires cauchemars, Charles Manson. 

Un papa absent et une maman prostituée alcoolique. C'est dans ce cadre que naît Charles Maddox en 1934, à Cincinnati. Il n'a que cinq ans lorsque sa génitrice est emprisonnée. Chez son oncle et sa tante, ce n'est pas mieux. Le couple sadique prend un malin plaisir à le faire souffrir. Alors, le petit Charles rend à la vie les coups qu'elle lui a donnés. Il écrit son adolescence dans la violence des cambriolages et du proxénétisme. Telle mère, tel fils, le jeune homme passe par la case prison. Il y reviendra régulièrement pendant plus de 20 ans. 

Nous sommes en 1967. Les portes du pénitencier se referment sur le premier tiers de la vie de Charles Manson. Il est désormais libre de tout mouvement. Cap sur San Francisco où le criminel espère devenir une star du rock. Il y découvre le mouvement hippie et ses préceptes : liberté sexuelle, drogue et musique. Manson se laisse pousser les cheveux et la barbe. Quelques accords de guitare et de belles paroles lui suffisent pour asseoir son emprise sur de jeunes femmes psychologiquement fragiles. C'est bientôt tout un petit groupe qui va se former autour de l'ex-taulard. La Manson Family vient d'éclore. 

Les fleurs du mal

La Manson Family a pris ses quartiers dans un ranch et se structure, sans surprise, autour de Charles Manson. Ses adeptes, allègrement drogués au LSD ou au cannabis, le considèrent comme un véritable messie. Le sexe est au centre de la communauté. Il est un outil privilégié pour approcher les rockers les plus populaires. C'est ainsi que Dennis Wilson, le batteur des Beach Boys, va cohabiter avec cette grande famille. Wilson et Manson s'entendent à merveille. Terry Melcher, producteur du célèbre groupe de rock, promet même d'enregistrer le chef du cercle hippie. 

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Désillusion. Le manager renonce à le produire. Charles Manson vire paranoïaque. Il lit le livre de l'Apocalypse et écoute en boucle l'Album blanc des Beatles. Dans les différents titres, le gourou perçoit des symboles cachés. Ceux d'une prochaine guerre raciale entre les noirs et les blancs. Manson affirme que le bien et le mal n'existent pas, que tuer est un acte d'amour car la victime atteindra la vie éternelle. Les membres de la communauté, oreilles attentives, prennent ces paroles au pied de la lettre. 

Nous voilà de retour au cœur de l'été 1969. Un commando de quatre disciples se lance dans une opération pour exécuter Terry Melcher. Le producteur a en fait déménagé. Cette méprise sera à l'origine du massacre dans la villa de Roman Polanski. Charles Manson vise désormais Franck Sinatra, Steve McQueen et Elisabeth Taylor. Des crimes qui, selon lui, seront forcément imputés à des noirs. Ce qui entraînera protestations, guerre raciale et enfin le chaos. Chaos il n'y aura pas. La police met la main sur une femme en lien avec la communauté. Ses aveux précipiteront la chute du gourou.  

>> Les Salauds de l'Histoire. À travers un récit long format, Vincent Parizot retrace, toutes les semaines, la vie et les crimes d'un salaud de l'Histoire. Une collection spéciale de notre émission phare Entrez dans l'Histoire.