Amis des mots, ma belle humeur s’est fait la malle. Et j’ai des raisons. J’avais prévu de vous parler de tout autre chose, aujourd’hui, mais ce n’est plus possible, je suis o-bli-gée de le dire : le Black Friday, ça su-ffit ! Vous allez me dire, ça tombe bien, il est passé, le Black Friday, on est dimanche. On est Sunday, vous voulez dire ? Non mais sans rire, les marques françaises, si vous arrêtiez de nous saouler avec des slogans publicitaires en anglais ? S’il vous plaît ?
Le Black Friday a envahi nos enseignes, nos écrans et nos antennes en 2014. Ça fait bientôt dix ans, mais aujourd’hui, ça ne suffit plus : il y a la Black Friday Week – la semaine du vendredi noir. Et puis vous allez voir, demain, c’est le Cyber Monday, le lundi qui suit le Black Friday. J’attends avec impatience le Black Friday Tuesday, Wednesday, Thursday, et puis le Black Friday Month pourquoi pas ?
Reconnaissez qu’il y a de quoi rendre maboule une folle de langue française…
Pourtant, j’aime l’anglais. J’ai même un master de traduction littéraire anglais-français, figurez-vous. Mais qu’est-ce que c’est que ce copier-coller bêbête des expressions américaines ?
Sans compter qu’on pourrait se dire que Black Friday, "vendredi noir", ça rappelle les heures les plus sombres de l’économie mondiale, la crise de 1929, etc.
Alors d’où vient cette appellation ? "C’est dans les années 1970 que les enseignes américaines adoptent cette expression (…), explique Wikipédia. Au cours de ce vendredi, les boutiques et magasins lancent des périodes de soldes pour cibler les consommateurs à la recherche des meilleures remises". Aux États-Unis, le Black Friday, c’est le vendredi qui suit la fête de Thanksgiving, soit le lendemain du quatrième jeudi du mois de novembre, un grand jour de soldes qui lance en fanfare la saison des achats de Noël.
Mais pourquoi "Black" ? Pourquoi noir ? L’expression est apparue pour la première fois dans un article de presse en 1951. "Elle désigne alors, pour les employeurs, le long week-end que prennent leurs employés", précise encore Wikipédia. "Ils ont ainsi un jour de congé le vendredi, ce qui provoque des embouteillages conséquents sur les routes". Du coup, les policiers utilisent aussi l'expression de "vendredi noir" à cause des heures supplémentaires que cela leur impose. Et donc c’est dans les années 70 que le commerce s’approprie la formule… En France, la chose débarque en gros avec Internet, et elle prend de l’ampleur chaque année. Et pourquoi pas ? Mais… est-ce qu’on était obligé de reprendre ce nom qui ne correspond à rien chez nous ? Vous savez ce qu’ils disent, au Québec ? "Vendredi fou". C’est pas plus joli, sans blague ? Les Québécois sont des champions de francophonie. Allez, vive le Québec, vive le Vendredi fou !
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