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80 ans du Débarquement : à Oradour-sur-Glane, tout est mis en œuvre pour ne jamais oublier

Le 10 juin 1944, à Oradour-sur-Glane, seules six personnes échappèrent à l'un des pires massacres de civils par des nazis en Europe occidentale qui fit 643 morts. 80 ans après, plusieurs personnes entretiennent la mémoire pour éviter que ce village ne se taise à jamais.

Vue de la rue principale d'Oradour-sur-glane le 30 août 2013.
Crédit : AFP
RTL ÉVÉNEMENT - À Oradour-sur-Glane, tout est mis en œuvre pour ne jamais oublier
00:04:24
Marie Guerrier - édité par Damien Renoulet
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Oradour-sur-Glane, à une vingtaine de kilomètres de Limoges. Village martyr, symbole de l'horreur nazie. Quatre jours seulement après le débarquement en Normandie, c'est là que les Waffen SS ont massacré toute une population. Les hommes fusillés dans les granges, les femmes et les enfants dans l'église avant que tout ne soit incendié. 643 personnes ont été tuées ce 10 juin 1944.

La Seconde Guerre mondiale n'est même pas encore terminée quand le général de Gaulle effectue le déplacement dans la région. Il décide que les ruines seront conservées en l'état comme l'ont raconté les actualités de l'époque. "Il faut conserver ces 11 hectares de ruines pour montrer aux générations. Ce sera le symbole des malheurs de la nation comme l'a dit le général de Gaulle", souligne au micro de RTL Benoît Sadry, président de l'association des familles des martyrs et adjoint au maire du nouveau village d'Oradour. "Le soir du massacre, mon arrière-grand-mère, sur sept petits-enfants, n'en avait plus qu'un. Et elle a perdu une fille qui était bouchère sur la place du Champ-de-Foire", poursuit-il.

Dans l'église, c'est encore "une scène de crime", raconte ce dernier. "Il y a quelques années, un procureur allemand est venu prendre des empreintes balistiques." Benoît Sadry estime que "c'est tout l'intérêt de conserver ce site-là et de l'expliquer aux gens" avec la "conservation du village et son classement au titre des monuments historiques" ainsi que la "reconstruction", en parallèle, d'"un nouveau village à proximité. C'est le symbole voulu par l'État. À côté du pire, il y aura le meilleur".

Un "massacre de masse"

Avant d'entrer dans les ruines, les visiteurs traversent d'abord le centre de la mémoire. Ce parcours préalable permet de se préparer à la visite. Babeth Robert dirige le centre qui est aussi un lieu d'étude et de recherche. "Cette première étape permet aux visiteurs de comprendre que ce massacre de masse ne se produit pas par hasard. Il est important de les replacer dans ce contexte de la guerre pour que les gens puissent comprendre."

Dans ce passage qui mène au village martyr, la fameuse galerie des visages. Lors du massacre, "il n'y avait pas que des habitants d'Oradour qui étaient présents, mais aussi beaucoup de réfugiés espagnols", explique-t-elle.

"On a longtemps parlé de 642 victimes", ajoute-t-elle. La 643e victime a été reconnue il y a quelques années. "Il s'agit d'une femme espagnole de 74 ans, retrouvée grâce au travail d'un chercheur espagnol (David Ferrer Revull)."

Les artistes mobilisés

Des peintres, des poètes, des musiciens contribuent aussi à entretenir la mémoire d'Oradour. Un requiem pour Oradour vient d'être joué pour la première fois dans l'église nouvelle, une création de Michel Bosc. Le compositeur parisien reste très marqué par sa visite du village martyr, avec ses parents, dans les années 1970, lorsqu'il était enfant. "Quand j'y suis allé, j'en ai presque voulu à mes parents tellement j'ai trouvé ça traumatisant de voir l'état des ruines et tout ce que ça suppose de violence." Ce village lui "parle terriblement". 

Pour lui, il fallait "vraiment que la musique puisse permettre de se recueillir et essayer aussi de consoler." L'interprétation a été confiée à de jeunes musiciens du Conservatoire de Limoges comme Salomé, qui joue du hautbois. "Quand j'ai appris que c'était sur Oradour, j'ai trouvé que c'était intéressant. C'est quelque chose dont on a besoin de parler, de transmettre. J'ai trouvé que c'était un beau projet." Les droits d'auteur cédés par le compositeur iront à la rénovation des ruines d'Oradour. Le mois dernier, la Fondation du patrimoine a lancé une collecte pour la préservation du village martyr. 

Emmanuel Macron se rendra sur place lundi 10 juin avec le président allemand.

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