Avec six millions de juifs assassinés, de communistes, de tziganes, de témoins de Jéhovah, d'homosexuels et de handicapés, Hitler a commis le plus grand génocide de l'Histoire de l'humanité. Dans ce premier volet, nous allons évoquer la jeunesse de celui qui a été l'incarnation du mal absolu. Ce pseudo-artiste, cet obscur agitateur hystérique s'est hissé aux portes du pouvoir, en quelques années.
Adolf Hitler est né en Autriche, en 1889, à Braunau am Inn, une petite ville toute proche de la frontière avec l'Allemagne. Contrairement à une rumeur persistante, mais infondée, Hitler n'est pas d'origine juive. C'est un enfant issu d'un milieu petit-bourgeois. Son père est inspecteur des douanes et les revenus sont confortables. Le début de sa scolarité se passe plutôt bien. À l'âge de onze ans, Hitler décide de devenir artiste-peintre. Un peu flemmard, à l'école, ses notes sont en chute libre. Il est en conflit avec ce père qui veut le voir devenir fonctionnaire.
Alors, Hitler arrête ses études et décide de mener une vie de bohème. Il paresse, il est insouciant, il va au théâtre, il va au cinéma et passe ses journées à la terrasse des cafés. À deux reprises, Hitler tente le concours d'entrée à l'école des Beaux-Arts de Vienne. Mais les deux fois, il est recalé. Et il le vit très mal, car il se voyait déjà peintre. Comme il n'a pas de plan B, il plonge dans la misère et survit en faisant des petits boulots et en vendant des aquarelles aux touristes dans la rue.
À cette période, Hitler est déjà antisémite. Il lit de nombreux pamphlets qui dégoulinent de haine contre les Juifs. Il est également raciste. Il ne supporte pas que Vienne soit une capitale cosmopolite, riche de nombreuses nationalités, et il craint que les germanophones de souche disparaissent. C'est une des raisons qu'il pousse, à 24 ans, à s'installer en Allemagne, à Munich.
Une fois installé à Munich, rien ne change pour lui. Il n'a toujours pas de travail, pas d'argent, et il vit seul, sans amis. Quand la Première Guerre mondiale éclate, Hitler s'engage dans l'armée bavaroise. Il aime être en compagnie des soldats dans les tranchées et se battre pour l'Allemagne. Courageux au combat, il est même blessé à deux reprises. Il est même décoré de la croix de fer de première classe. Mais ses chefs trouvent qu'il n'a pas véritablement le charisme pour commander, alors il reste au grade de caporal.
Un mois avant la fin de la Première Guerre mondiale, Hitler devient partiellement aveugle après une attaque au gaz moutarde, en Belgique. Et c'est depuis un hôpital militaire où il se repose qu'il apprend la signature de l'armistice. La défaite de l'Allemagne le plonge dans la plus profonde déprime. Pour Hitler - c'est un mythe fondateur de sa pensée - l'Allemagne n'a pas perdu militairement la Première Guerre mondiale, mais elle a été trahie de l'intérieur par les juifs et les politiciens corrompus.
Après l'armistice, Hitler reste dans l'armée allemande comme informateur pour traquer les militants communistes. Il adhère, à Munich, à un groupuscule d'extrême droite, le parti ouvrier allemand, qui ne compte qu'une soixantaine de membres et qui bientôt sera renommé le parti national socialiste des travailleurs allemands, NSDAP. Très vite, narcissique et mégalomane, Hitler devient le chef unique de ce NSDAP et veut en faire un parti politique de masse. Un journal est lancé et une milice paramilitaire, les sections d'assaut SA, est créée.
Pour se faire connaître, Hitler multiplie les meetings dans les cafés munichois. Et il aime la bagarre. Il est condamné à une peine de trois mois de prison pour coups et blessures dans une rixe. Le nombre d'adhérents du NSDAP grimpe. Il y a plusieurs causes à cela : la crise économique, la flambée des prix et l'occupation de la Ruhr par la France et la Belgique et les réparations imposées à la fin de la Première Guerre mondiale.
En 1923, Hitler va tenter un putsch à Munich. Dans la soirée du 8 novembre 1923, à la veille du cinquième anniversaire de la proclamation de la République allemande, au moins 3.000 personnes assistent à un meeting du chef du gouvernement de Bavière, Gustav von Kahr. À 23h30, une centaine d'individus armés déboulent dans la salle et placent une mitrailleuse à l'entrée, prête à tirer. Aldof Hitler, 34 ans, fait un coup d'État par la force et veut organiser une marche sur Berlin pour renverser le gouvernement fédéral.
Il n'est pas un inconnu pour la plupart des munichois présents. C'est même un habitué de cette brasserie, où il tient des discours politiques qui, sur le fond comme sur la forme, ne passent pas inaperçus. Fanatique, comme pris de véritable convulsion, il déverse sa haine contre les juifs qu'il veut éliminer d'Europe, contre les communistes et la République. Dans les paroles comme dans les actes, cet homme prône la violence. Vu son pédigrée, cela fait quelques mois que Hitler est dans la ligne de mire des autorités qui gardent un œil sur lui, car ce marginal un tantinet illuminé est dangereux pour l'ordre public.
Le 9 novembre au matin, Hitler, tout fier d'être le nouveau chef du gouvernement de Bavière, est convaincu que marcher sur Berlin sera une petite formalité. Mais l'armée et la police sont restées fidèles au gouvernement légitime bavarois. À midi, au passage d'un barrage de police, une fusillade éclate. Les échanges de coups de feu font quatre morts chez les policiers et seize chez les putschistes, les nazis. Hitler a fui et s'est réfugié dans la maison de campagne d'un ami. Il sera finalement capturé deux jours après. Celui qui rêvait en cette année de s'emparer de toute l'Allemagne se retrouve menottes aux poignets et devra répondre de ses actes devant la justice. Hitler est plus seul que jamais et humilié par ce coup d'État complètement raté.
Hitler est jugé pour haute trahison et pour le meurtre de quatre policiers et risque la peine de mort. Il est condamné à cinq ans de prison dans une forteresse, mais sa peine sera finalement réduite à neuf mois. Lorsque la crise économique frappe l'Allemagne de plein fouet, le NSDAP gagne des voix, lors des élections.
Les classes moyennes, les paysans, les ouvriers et les chômeurs touchés par la crise se tournent vers Hitler. Le nombre de députés nazis envoyés au Parlement, le Reichstag, grimpe en flèche à chaque élection : de 12 en 1928 à 107 deux ans plus tard, puis 230 à l'été 1932. Près de quatorze millions d'Allemands ont choisi le bulletin du parti nazi. Cette même année, Hitler arrive deuxième à l'élection présidentielle. En moins de quatre ans, celui qui se fait désormais appeler le "Führer" s'est hissé aux portes du pouvoir en Allemagne.
Le NSDAP est le premier parti d'Allemagne et compte plus d'un million d'adhérents. Mais aux législatives, c'est la douche froide pour Hitler. Il perd deux millions de voix. Alors, face au risque de voir la gauche prendre le pouvoir avec les communistes, les conservateurs font alliance avec les nazis. Ils ignorent encore l'erreur historique qu'ils sont en train de commettre, car celui qui est alors perçu comme le sauveur des Allemands va rapidement devenir le bourreau de l'Europe et de l'humanité.
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