L'autre
soir, comme je sortais balader ma chienne, Fifi, voilà que mon compagnon, qui
s’appelle JC - maintenant, amis des mots, vous connaissez toute la famille -
m’interpelle : "Dis donc, tu oublies ton papier d’attestation de
déplacement ! Tu vas te faire appeler Arthur !"
"Se
faire appeler Arthur", quelle drôle d’expression, n’est-ce pas ? Ce qui
est amusant, c’est que son histoire a un rapport assez étroit avec le
confinement actuel lié à l'épidémie de coronavirus. Selon
Clémentine Portier-Kaltenbach, auteure des "Secrets de Paris illustrés",
l’expression remonterait à l’occupation allemande.
Le couvre-feu du soir était
fixé à 20h : "Acht Uhr", en allemand. "Acht Uhr !", c’est
ce que les patrouilles criaient aux retardataires qui traînaient dans les rues.
C’est ainsi que "se faire appeler Arthur", dans le jargon
humoristique des années 1940, est devenu synonyme de se faire rappeler à l’ordre.
Quand on se
penche sur le sujet, on s’aperçoit qu’il existe quantité d’expressions qui sont
construites sur des prénom "À l’aise, Blaise", par exemple ou "Tranquille,
Bill", et toutes ces expressions basées sur des rimes de mirliton : "Fonce,
Alphonse", "Tu rotes, Charlotte !" Et je préfère vous laisser
deviner ce que fait Lucette dans cette liste poétique. Mais il y a aussi des
expressions qui racontent une histoire…
"Chauffe,
Marcel !", par exemple - cette façon d’interpeller un musicien pour qu’il
mette du cœur à l’ouvrage et qu’il fasse monter l’ambiance. L’expression
remonte aux années 1960. Les jazzmen, paraît-il, s’encourageaient déjà entre
eux par plaisanterie en s’exclamant : "Chauffe, chauffe !" Et
plusieurs amuseurs s’en sont servis dans leurs sketchs (Dupont et Pondu, les
Charlots… je vous parle d’un temps dont les moins de 60 ans se souviennent à
peine).
Mais,
semble-t-il, ce qui a fait passer l’expression à la postérité, c’est la chanson
Vesoul, de Jacques Brel : "T’as voulu voir Vesoul et on a vu Vesoul".
Il y a dans cet enregistrement de 1968 un solo du grand accordéoniste Marcel
Azzola, que Brel encourage à coups de "Chauffe Marcel !" La petite
histoire raconte que ce n’était pas prévu, une exclamation spontanée du
chanteur, mais qui depuis a franchement fait florès.
Une dernière
expression bâtie sur un prénom, pour la route ? Eh bien, tenez, puisque c’est
pour la route, je dirais : "En voiture, Simone !" Cette expression a
été popularisée par Guy Lux, à l’époque de la création de l’émission Intervilles,
dans les années 1960. Elle fait référence à Simone Louise des Forest, légende
féminine de la course automobile des années 1930.
Comme la co-animatrice
d’Intervilles était également une Simone, la blondissime Simone Garnier, Guy
Lux avait pris l’habitude de lancer certaines séquences d’une joyeuse
expression devenue depuis synonyme de "C’est parti" : "En
voiture, Simone !"
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte