Ce dimanche matin, on parle olympisme, amis des
mots ! Naturellement, l’olympisme façon Bonbon sur la langue, c’est le
sport à travers la lorgnette des mots. Voilà : c’était au début du mois,
je portais ma casquette de correctrice du journal Le Monde, celle que je
porte lorsque je n’arbore pas la magnifique casquette rouge RTL. Dans une page
sport du journal, une brève sur les Jeux olympiques était titrée :
"Pentathlon moderne : un entraîneur allemand exclu pour avoir frappé
un cheval". "Bien fait pour lui !", a été ma première
pensée, "frapper un cheval, quel horrible bonhomme !". Mais en
lisant la brève, je me suis aperçue de quoi ?
L’entraîneur était une femme. Donc j’ai
corrigé : "Pentathlon moderne : une entraîneuse
allemande exclue pour avoir frappé un cheval". Et alors là,
"vlatipa" qu’autour de moi commencent à fuser des cris d’orfraie
sur le thème : "Tu ne peux pas remplacer entraîneur par entraîneuse,
vu qu’entraîneuse, c’est une prostituée !"
Alors, cela peut-il être gênant ? Eh
bien moi je dis que non. D’abord, ouvrons le dictionnaire. Il y a bien une
entrée "entraîneur, entraîneuse" dans le Larousse, avec la
définition adéquate : "Personne qui entraîne des sportifs, des
chevaux de course, etc.". Il y a une autre entrée, juste au-dessous qui
dit "entraîneuse : nom féminin. Femme employée dans un établissement
de nuit pour engager les clients à danser et à consommer". Où l’on
apprend d’ailleurs au passage qu’entraîneuse n’est pas à proprement
parler un synonyme de prostituée. Et donc, en titre de la brève,
finalement, nous avons bien écrit "entraîneuse".
J’ai déjà eu le même genre de discussion
sur le mot chauffeuse, quand il s’agit d’une femme qui conduit. Alors
là, j’entends : "Impossible, une chauffeuse, c’est un
fauteuil !". Or, là encore, le Petit Robert le dit bien :
chauffeur, chauffeuse : "conducteur, conductrice d’automobile"
ou "personne dont le métier est de conduire".
C’est la fameuse féminisation des noms de
métiers, qui s’opère à
mesure que les femmes se mettent à pratiquer ces métiers. Enfin, il y a encore
du boulot ! Hélène
Carrère-d’Encausse, de l’Académie française, tient à ce qu’on l’appelle madame
LE secrétaire perpétuel, parce que secrétaire, au féminin, manque un
brin de glamour. Pourtant, si la chauffeuse est un fauteuil, n’oublions
pas qu’un secrétaire, au masculin, c’est aussi un petit "meuble à
tiroirs ou à casiers comportant une surface pour écrire", comme le
définit le Larousse.
De même, un avocat, c’est à la fois un fruit et un professionnel de la loi. Le contexte permet de comprendre duquel il est question : "Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat", en général il ne s’agit pas d’un avocat vinaigrette ; "Je vous recommande notre avocat aux crevettes", il y a peu de chances que ce soit le bonhomme. Des mots qui recouvrent plusieurs sens, la langue française en est farcie, et ça donne l’occasion de plein de jeux de mots. Alors vive les chauffeuses, les entraîneuses de foot et même les plombières, tenez – les glaces aux fruits confits comme les expertes en plomberie !
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