Nous sommes au milieu des vacances scolaires de la Toussaint, le moment idéal pour répondre à quelques auditeurs qui m’ont écrit sur langue@rtl.fret qui s’agacent, comme Philippe, ou bien Jacques, de Valenciennes, d’entendre dire : "C’est les vacances" au lieu de "Ce sont les vacances". On dit souvent, c’est vrai, "C’est les soldes", "C’est les enfants d’Untel"… Devrait-on systématiquement accorder au pluriel et dire "Ce sont les soldes", "Ce sont les enfants" ?
C’est une question de niveau de langue. Même ceux d’entre nous, francophones, qui ne parlent que le français sont polyglottes, nous le sommes tous : nous avons à notre disposition plusieurs niveaux de langue, ou plusieurs registres. Moi-même, par exemple, parce que je fais attention à mon discours, parce que je parle au micro de RTL, et que je parle de la langue, je viens de dire "Nous sommes polyglottes".
J’aurais peut-être dit "On est polyglottes" si j’expliquais la même chose à une amie en dévorant une part de pizza. La différence entre le nous et le on, dans ce cas, c’est un peu celle qui existe entre "C’est les vacances" et "ce sont les vacances". Donc Philippe et Jacques, vous avez bien raison d’accorder au pluriel le verbe être, puisque c’est le signe d’une expression soignée. Mais il n’est ni vulgaire ni faux de l’utiliser au singulier, c’est simplement plus familier.
À chacun, donc, de savoir quel niveau de langue il entend adopter. Et rien n’interdit d’en changer plusieurs fois par jour. Ou plusieurs fois par conversation. En revanche, attention : parfois l’accord au pluriel est franchement fautif. L’autre jour chez Pascal Praud dans un sujet sur la sécurité routière une spécialiste expliquait : "Ce sont sur ces longues routes droites qu’il y a danger". Là le pluriel est une erreur. On peut dire "Ce sont ces longues routes droites qui sont dangereuses", mais on dit : "C’est sur ces longues routes droites qu’il y a danger".
En effet, dans l’expression "c’est… que", si le complément est introduit par une préposition, comme ici "sur ces longues routes", le verbe reste au singulier. De même, on dira "c’est nous", "c’est vous", bien que les pronoms soient pluriels… Nul ne dit jamais "Ce sont nous qui avons gagné", ou "Ce sont vous qui avez perdu".
En revanche, on dit bien "Ce sont eux qui ont gagné". C’est moi, c’est toi, c’est lui, c’est nous, c’est vous, mais ce sont eux. Et si vous dites "C’est eux", encore une fois, ce n’est pas faux, c’est juste moins chic, donc à éviter par exemple dans un écrit soigné ou scolaire.
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