Aujourd’hui, amis des mots, j’arrive avec une grosse idée cadeau : un énorme bouquin qui s’appelle Culture générale, le journal. Florence Braunstein et Jean-François Pépin y présentent, en près de 600 pages, ce qu’ils appellent "la culture sous toutes ses formes", une sorte de résumé fourmillant des aventures de l’humanité, dans une maquette étonnante, qui ressemble à celle d’un magazine.
Qu’y apprend-on ? Eh bien tenez, par exemple, je m’étais toujours demandé d’où venait l’expression "trancher le nœud gordien", qui veut dire, selon Larousse "résoudre une difficulté de manière violente mais décisive". C’est bizarre, ce "gordien", non ?
Figurez-vous que tout se passe en l’an 334 avant J.-C., à Gordion, en Asie Mineure.
Alexandre le Grand y découvre un char dont le joug est formé d’une série de nœuds inextricables, et on lui rapporte une légende : qui parviendra à dénouer ces nœuds se rendra maître de l’Asie. Après un examen attentif, Alexandre… sort son épée et tranche le fameux nœud gordien. Deux ans plus tard, il sera maître de l’Asie… Et la prophétie se sera réalisée !
Quelques pages plus loin, on apprend, un peu comme dans Point de vue – Images du monde le mariage en 1152, d’Aliénor d’Aquitaine et d’Henri II Plantagenêt, "ainsi surnommé, car il avait l’habitude de planter un brin de genêt dans son chapeau". Plus loin encore, vous découvrez l’origine du mot "assassin" : du nom d’une secte Perse de "fumeurs de haschich" opposés au pouvoir en place, des "hashishiyyin", si drogués qu’ils ne craignaient pas la mort et qu’ils ont assassiné des foules de gens.
Plus près de notre époque, saviez-vous que Blaise Pascal avait inventé la machine à calculer dès 1642 ? On l’appelait la "pascaline". Une merveille de mécanique à rouages compliqués, dont vous pouvez admirer un exemplaire au Musée des arts et métiers, à Paris.
Et dans le genre progrès technique, saviez-vous que le docteur Guillotin, qui a donné son nom à la guillotine, inventée sous la Révolution, était un fervent partisan de l’abolition de la peine de mort ? C’est pour rendre les exécutions moins cruelles, en attendant de pouvoir les interdire, qu’il a eu l’idée de cette machine. Mais jamais il ne s’est pardonné de lui avoir donné le jour.
J’ai aussi relu l’histoire d’Antoine Parmentier, pharmacien militaire de l’époque de Louis XVI, qui a dû se battre comme un beau diable contre les préjugés pour imposer en France la pomme de terre qu’il avait découverte en Allemagne alors qu’il y était prisonnier. Ce tubercule, mochetingue, il faut bien l’admettre, mais délicieux, a ensuite permis de réduire considérablement le nombre de famines. Et en hommage, on a dédié quoi, à ce grand homme ?… un hachis : le hachis parmentier !
Vous retrouverez tout ça et plein d’autres choses dans Culture générale, le journal, de Florence Braunstein et Jean-François Pépin, c’est à La Librairie Vuibert, près de la Gare Montparnasse, à Paris.