Six mois après, Threads est enfin sur les rails en Europe. Retardé par des contraintes réglementaires, le temps de mesurer les implications des derniers règlements européens sur le numérique pour son activité, le nouveau réseau social de Meta est disponible ce jeudi 14 décembre en France et pour les quelque 450 millions de résidents européens.
Threads ("fils" en anglais) est un "Twitter killer". C'est la réponse de Mark Zuckerberg à X. Cette plateforme de microblogging liée à Instagram reprend à son compte les caractéristiques de Twitter et mise sur l'effet de réseau de Meta pour jouer sur les plates-bandes de son rival, en perdition depuis son rachat par Elon Musk il y a un an.
Toute la mécanique de Threads semble calquée sur celle de Twitter. Son fonctionnement repose sur un fil d'actualité, avec des messages textuels et des images à commenter, liker et partager et un système d'abonnements.
La plateforme entend s'appuyer sur les 2 milliards d'utilisateurs d'Instagram pour réussir là où les autres concurrents de Twitter, comme BlueSky ou Mastodon, ont échoué : rassembler des communautés suffisamment importantes et impliquées pour convaincre les utilisateurs de rester une fois passé l'effet d'annonce.
Pour ce faire, Meta ne laisse pas vraiment le choix aux internautes : si vous n'êtes pas sur Instagram, il faudra créer un compte pour pouvoir rejoindre Threads. Meta a tout de même mis de l'eau dans son vin par rapport à la version initiale de Threads. Les utilisateurs de l'Union européenne qui ne souhaitent pas s'inscrire sur Instagram peuvent accéder à la plateforme en mode lecture : ils peuvent regarder et chercher des comptes mais ne pourront pas interagir avec eux, ni les suivre. Depuis mi-novembre, il est aussi possible de supprimer un compte Threads sans quitter Instagram.
L'interface de Threads se situe à mi-chemin entre l'identité visuelle d'Instagram et l'organisation de Twitter. Les publications sont limitées à 500 caractères, contre 280 sur Twitter. Le nombre de likes et de réponses sont indiqués sous chaque publication. Il est possible de partager des messages, des images, des vidéos et des liens. Mais il n’est possible d’envoyer des messages privés depuis l’application : il faut passer par son compte Instagram.
L'application s'articule autour de deux flux, l'un affichant des publications sélectionnées par les algorithmes de Meta ("Pour vous"), l'autre des contenus basés sur les comptes suivis par l'utilisateur. Il n'y a pas encore de publicité sur Threads, Meta préférant optimiser l'expérience utilisateur au lancement. De nouvelles fonctions ont été ajoutées pour le lancement européen, notamment "une expérience web, un fil d'actualité, la possibilité de modifier un message, d'effectuer des recherches par mots-clés et de taguer des sujets", explique Meta.
Il est encore trop tôt pour affirmer si Threads sera en mesure de constituer une alternative crédible à X. Après avoir réussi à réunir 100 millions d'inscrits en quelques jours à son lancement début juillet en capitalisant sur les déboires de Twitter, Threads aurait eu du mal à fidéliser son audience. Plusieurs rapports indiquent que le nombre d'utilisateurs quotidiens a rapidement diminué les semaines suivantes. Mais l'application débarque en Europe dans un moment critique pour X. Si la plateforme est toujours le théâtre des grandes annonces et l'endroit où se vit et se commente l'actualité en temps réel, elle n'a jamais semblé aussi acculée par ses errements stratégiques dans sa quête difficile de rentabilité. Elle est aussi cernée par les critiques sur le fonctionnement de son algorithme, son caractère toxique et sa contribution dans l'amplification de la désinformation.
Threads entend donc cultiver sa différence avec X pour s'implanter dans le paysage des réseaux sociaux. Dans le communiqué annonçant son arrivée en Europe, Meta ne parle pas de politique, d'actualité internationale ou de débats sociétaux. L'entreprise souligne plutôt la présence de célébrités internationales, comme Madonna, Jennifer Lopez ou Barack Obama, ou de grands noms français de la culture, de la mode ou de la création de contenu, tels que Lena Mahfouf, Inoxtag, Sally, David Guetta, Cédric Grolet, Olivier Rousteing ou le Centre Pompidou.
Interrogé début juillet, le patron d'Instagram expliquait que l'objectif n'est pas de remplacer Twitter. D'après lui, Threads a vocation à "créer une place publique pour les communautés sur Instagram qui n'ont jamais vraiment adopté Twitter et pour les communautés sur Twitter intéressées par un espace de conversation moins colérique". Elle aspire ainsi à attirer les annonceurs publicitaires qui ont déserté Twitter, effrayés par la polarisation et les lacunse dans la modération de la plateforme.
À l'avenir, Threads prévoit aussi de se démarquer de X en permettant à ses utilisateurs d'interagir avec des usagers d'autres plateformes sociales, comme Mastodon ou Peertube. Un développement qui soulève encore d'importants défis techniques à ce stade.
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