Dix jours après son retour sur Terre, Thomas Pesquet répond à toutes les questions. Et pas n'importe lesquelles. Marc-Olivier Fogiel est accompagné de quatre élèves de CM2 pour interroger l'astronaute qui a fait rêver de nombreux Français pendant son séjour à bord de la Station spatiale internationale. Si certains astronautes ont souffert du space blues à leur retour sur Terre, le Français se dit "content d'être revenu" même s'il confesse avoir l'impression d'avoir "abandonné ses collègues".
Après six mois passés dans l'espace, Thomas Pesquet assure avoir retrouvé la quasi-totalité de ses capacités physiques. "C'est un peu difficile de revenir de l'espace et de se réhabituer à la gravité au début mais le corps humain est une machine formidable et on s'habitue très vite. Au bout de 12 heures, j'avais retrouvé mon équilibre, la force dans les jambes, je pouvais me déplacer tout seul. Maintenant, il va falloir revenir au même niveau de performance qu'avant la mission. Là, je suis à 99% au bout de dix jours donc ça va très vite", explique-t-il. Le pourcentage restant ? Un peu de force à retrouver. "Il y a un peu d'atrophie musculaire, on perd un peu de masse osseuse... Il faut que le corps se réhabitue à porter son poids".
C'était un peu l'aboutissement d'un rêve
Thomas Pesquet
Son retour sur Terre n'est d'ailleurs pas synonyme de vacances alors que l'astronaute continue de passer de nombreux examens médicaux. "Je suis aux mains des scientifiques et des médecins, je me suis remis en forme et ils m'examinent sous toutes les coutures, la vue, les oreilles, le squelette... Pour être sûr que tout va bien. J'ai été le cobaye de beaucoup d'expériences avant, pendant et après la mission", raconte-t-il.
Après six mois passés dans l'espace, Thomas Pesquet se replonge aisément sur son arrivée à bord de la Station spatiale internationale. "C'était étonnant, même si ce sont des choses connues, que je préparais depuis sept ans. Mais d'y arriver en vrai, c'était incroyable. On volait et là, c'était la vraie ISS. J'étais très content, j'avais un grand sourire... C'était un peu l'aboutissement d'un rêve. Les premiers jours, les premières semaines j'ai eu du mal à dormir, j'étais tellement content d'être là", se rappelle-t-il.
Et s'il a dû apprendre à faire des choses pourtant habituelles, comme se laver les dents ou s'habiller, le retour sur Terre est similaire. "Il y a quelques sensations un peu étranges mais on se réhabitue très vite. C'est quand même plus difficile de s'adapter à la vie en orbite que de retrouver les habitudes au sol", commente-t-il.
Quand on s'approchait de l'ISS, j'avais l'impression d'être dans Star Wars
Thomas Pesquet
Et si ce métier demeure difficile, Thomas Pesquet n'oublie pas que cela reste un véritable privilège. "On a la chance d'avoir un voyage extraordinaire à l'issue des nombreuses années de travail. Le plus difficile, c'est sûrement d'être loin de sa famille", confesse-t-il même si des moyens de communication existent. "On a cette chance, on a pu échanger par email et on peut appeler. J'ai pu appeler ma compagne tous les jours pendant les 196 jours de mission".
Satisfait de son voyage dans l'espace, Thomas Pesquet peine encore à isoler un moment spécial vécu à bord de l'ISS. "J'ai plein de souvenirs, je n'ai pas encore eu le temps de tout trier dans ma tête mais c'est vrai que l'arrivée dans l'espace, c'était incroyable. Quand on s'approchait, c'était tellement immense, ça brillait, j'avais l'impression d'être dans Star Wars", confie-t-il.
À l'inverse, cette mission a aussi eu son lot de mésaventures. Parmi lesquelles, la panne des toilettes. "Je n'ai pas de vrais mauvais souvenirs, ce n'est pas être langue de bois, même si réparer les toilettes, ce n'est jamais agréable. Mais on était au début de la mission, donc on l'a fait sans problème", raconte-t-il.
Ce voyage de six mois restera l'une des grandes aventures de la vie de celui qui "fantasmait" de l'espace en étant plus jeune. "Il y a des choses qui ne sont pas super mais le côté positif l'emporte tellement alors quand on se surprend à râler, on se reprend", plaisante-t-il dorénavant. Avant de conclure : "J'ai fait le plein de souvenirs pour une vie entière"
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