Pourquoi il vaut mieux éviter de mettre en avant vos enfants sur les réseaux sociaux

Publier des photos de vos enfants sur les réseaux sociaux n’est pas sans risque. On vous explique pourquoi vous devriez y réfléchir à deux fois.

Des enfants dans une cour de récréation (illustration).

Crédit : FRED DUFOUR / AFP

LA RÈGLE D'OR NUMÉRIQUE - Pourquoi il vaut mieux éviter de mettre en avant ses enfants sur les réseaux sociaux

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Comme la moitié des Français, vous avez peut être pris l’habitude de partager des photos de vos enfants sur les réseaux sociaux ces dernières années. C’est ce qu’on appelle le “Sharenting”, un mot valise qui désigne le “partage de parentalité”. Le goûter d’anniversaire, la première fois à la mer, le spectacle de danse… Cette pratique n’est pourtant pas sans risque. Car une fois qu’une image est publiée sur Internet, on en perd le contrôle. Elle peut vite se retrouver entre de mauvaises mains. Et contribuer à alimenter le pire fléau du Web.

La Fondation pour l’enfance a révélé un chiffre alarmant dans un rapport publié fin 2024. La moitié des images d’enfants retrouvées sur des forums pédocriminels avaient d’abord été postés par leurs propres parents sur leurs réseaux sociaux. La France est l’un des pays les plus touchés au monde. Chaque jour, plus de 800 signalements sont transmis à l’Office des mineurs. Et ce trafic est en pleine expansion.

Dans son étude, la fondation pour l’enfance pointant aussi une autre tendance inquiétante : le problème, c’est que l’essor de l’intelligence artificielle a amplifié cette menace. Désormais, il suffit de quelques secondes à une IA pour générer des images pédopornographiques. Chaque jour, des milliers d’images sont ainsi produites et diffusées à grande échelle.

L'intelligence artificielle facilite la création de deepfakes à partir des photos volées

Les pédocriminels exploitent ces nouvelles technologies pour créer du contenu inédit à partir de photos volées sur les réseaux sociaux. Les images servent aussi à entraîner les IA, qui deviennent plus performantes pour produire des montages indétectables. Même les policiers finissent par avoir du mal à distinguer les deepfakes des vraies scènes, qui nécessitent une intervention urgente.

En parallèle, les réseaux criminels s’organisent sur les réseaux sociaux. Ils n’hésitent pas à passer par des langages codés pour attirer les pédocriminels vers leurs pages. Sur Tiktok, de nombreux internautes affichent par exemple un emoji pizza pour signaler qu’ils proposent des images pédopornographiques. En anglais, cet emoji est appelé Cheese Pizza, les mêmes initiales que Child Porn. Ces pages dirigent ensuite les pédophiles vers des groupes privés où des images sont vendues et échangées. Certaines boucles donnent même les codes pour apprendre à créer ses propres contenus avec des IA.

La solution : ne pas mettre de photos de ses enfants en ligne

Malgré ces risques, de nombreux parents continuent de publier des photos de leurs enfants sans se douter des conséquences. Pour faire face au phénomène, des députés ont proposé récemment de renforcer les sanctions contre la diffusion et la production d’images pédopornographiques générées par les IA. L’idée est notamment de criminaliser l’usage et la mise à disposition des outils qui permettent de créer ces contenus.

En attendant, les spécialistes appellent à adopter de nouvelles habitudes. La meilleure solution est évidemment de ne pas publier de photos d’enfants en ligne. A minima, il est conseillé de restreindre strictement leur audience, en passant ses profils en privé. Une bonne alternative consiste à envoyer directement les images à ses proches en passant par une messagerie sécurisée. Il est aussi possible de limiter les risques en masquant le visage des enfants par un emoji ou en publiant des photos où ils ne sont pas reconnaissables.

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