De prime abord, c'est un banal emoji de pizza aux pepperonis. Mais derrière ce symbole à l'apparence anodine, peut se cacher le pire fléau d'Internet. Dans une vidéo diffusée le 24 mars sur le réseau social X, la police nationale sonne l'alerte : "Sur TikTok, des comptes partagent des photos suggestives de mineurs, identifiés par l’émoji “pizza”. "Si vous êtes témoin de ce genre de profils, signalez les sur Pharos", demandent les autorités.
Par cette communication, les forces de l'ordre entendent braquer les projecteurs sur "un phénomène inquiétant" qui se joue sur les réseaux sociaux. "Vous êtes nombreux à nous signaler (...) des comptes avec un emoji pizza dans leur pseudo mettant en avant des images de jeunes filles mineures parfois dans des poses suggestives", explique la vidéo.
Ces comptes servent de repère aux prédateurs sexuels désireux d'accéder ou d'échanger des images pédopornographiques. "Beaucoup de ces comptes servent à attirer des gens vers d'autres plateformes comme Telegram où des contenus illégaux sont vendus", précisent les forces de l'ordre dans une autre vidéo diffusée sur TikTok.
Ces profils utilisent un langage codé bien connu des autorités. Depuis plusieurs années, l'emoji pizza est étroitement lié aux cercles pédocriminels. Comme l'a souligné la police fédérale australienne dans une note à l'attention des parents, l'abréviation "cheese pizza" renvoie directement à "child porn", soit pédopornographie en anglais. D'autres symboles sont aussi utilisés, notamment la carte, "map" en anglais, qui serait l'acronyme de "minor-attracted person" (une personne attirée par les mineurs), rapporte Le Figaro.
Si tous les comptes qui affichent ces emojis ne sont évidemment pas tenus par des pédocriminels, de simples recherches sur TikTok mettent facilement en évidence des comptes arborant ces symboles dans leur pseudo et partageant des images de mineurs en train de faire des danses, du sport ou de chanter, préalablement volées sur les réseaux sociaux. Certains diffusent aussi des liens renvoyant vers l'application Telegram, moins regardante en matière de modération des contenus, où les images pédocriminelles peuvent être monnayées. D'autres publient carrément des vidéos pornographiques masquées derrière un filtre censé leur permettre d'échapper à la modération de TikTok.
"Acheter, partager ou posséder ces images est une infraction pénale grave", rappelle la police nationale sur X. En France, la loi prévoit jusqu'à sept ans de prison et 100.000 euros d'amende pour ce type d'infraction. Les autorités rappellent que les services spécialisés de la police, l'office anticybercriminalité et l'office des mineurs sont mobilisés contre ce fléau. "Si vous croisez ces comptes, ne les ignorez pas, signalez-les", demande la police. "Si tu tombes sur un de ces comptes avec un emoji pizza, ne like pas, ne commente pas et ne partage surtout pas", prévient aussi le service sur X, dans une communication adressée aux plus jeunes.
Cette mise en garde sonne également comme une piqure de rappel pour les parents qui publient des photos de leurs enfants sur les réseaux sociaux sans paramétrer leurs comptes en privé : un rapport de la fondation pour l'Enfance soulignait en octobre dernier que la moitié des images d'enfants échangées par les pédocriminels sur Internet avaient été initialement publiées par les parents sur leurs profils.
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