Au G20 de Washington, Bruno Le Maire, notre ministre de l’Économie, a révélé que la France, l’Allemagne et l’Italie allaient interdire le Libra, la future monnaie de Facebook. Selon lui, il y a un risque que ces monnaies privées mettent en cause la souveraineté des États et des pouvoirs démocratiques.
Aujourd’hui en Europe et dans la plupart des pays du monde, les monnaies sont émises, et gérées, par les États ou des organismes publics comme les banques centrales, qui gèrent leur monnaie en fonction d’objectif de politique économique, la croissance, l’emploi... Avec le Libra, ca sera différent. Elle sera émise et gérée par une entreprise privée, Facebook, qui la pilotera en fonction de ses objectifs commerciaux.
En se lançant dans ce projet, Facebook espère construire un système complet de services pour ses clients : information, communication, achat, paiement ... Tout ça grâce au réseau social, qui sait alors tout de votre comportement et vend ces informations à des annonceurs. Ce sera, comme toutes les autres monnaies privées qui se préparent, une monnaie digitale, sans billet ni pièces. On pourra faire avec des virements, exactement comme avec des euros.
Mais il y a plusieurs risques. D’abord, pour le consommateur, celui de voir le cours de cette monnaie varier fortement, en chutant, ce qui ferait fondre la valeur de l’épargne, ou en montant, ce qui attirerait la spéculation, et finirait par un krach. Le bitcoin, autre monnaie privée, a connu des fluctuations en montagnes russes.
En principe, Facebook devrait s’engager à stabiliser le cours, grâce à des réserves en euros et en dollars, qui lui permettraient d’agir comme une banque centrale, à partir d’une fondation indépendante basée en Suisse. Mais ces réserves seront-elles suffisantes ? Ensuite, le risque est que les transactions échappent à l’impôt, ou tout simplement au respect de la loi, pour l’économie criminelle.
En bonne logique, le réseau social tentera de susciter l'intérêt du consommateur. Par exemple on trouvera très certainement des promotions pour les produits accessibles dans la devise, produits des enseignes associées à Facebook qui accepteront ce moyen de paiement. On pourrait aussi payer moins cher une location de voitures ou un vêtement si on utilise la monnaie Facebook, plutôt que les services de la banque centrale nationale.
Le développement de ces monnaies privées semble inéluctable, mais elles seront certainement réglementées, pour limiter les risques. Risques qui, il faut bien le dire, existent aussi avec les monnaies publiques, même si l'on n'en a pas conscience. Surtout depuis que nos banques centrales se sont lancées à corps perdu dans la création de monnaie pour soutenir la croissance.
Et bientôt, nous pourrions nous retrouver comme dans les foires du Moyen Âge, à utiliser plusieurs monnaies en concurrence pour faire nos courses : donne-moi du Libra, je te rends des Amazon, parce que je n'ai pas de Monoprix.
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