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"La palette d'outils est ouverte" : Emmanuel Macron appelle à la "résistance" face aux menaces des réseaux sociaux pour la démocratie

Emmanuel Macron a lancé ce mardi 28 octobre, dans la perspective des prochaines élections, un grand débat autour de l'impact des réseaux sociaux et d'internet sur la "déstructuration" du débat public et la démocratie.

ILLUSTRATION : Emmanuel Macron veut proposer un grand débat autour des réseaux sociaux

Crédit : Michael M. Santiago / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

AFP & Antoine Jacquet

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C’est une grande première pour le président de la République. Ce mardi 28 octobre, Emmanuel Macron a lancé un grand débat sur l’impact des réseaux sociaux et d’internet sur la "déstructuration" du débat public et la démocratie, dans la perspective des prochaines élections

Le chef de l’État a ouvert la journée par une réunion sur la "démocratie à l’épreuve des réseaux et des algorithmes", rassemblant associations, chercheurs et professionnels de santé engagés sur le sujet, avec pour objectif d’initier un mouvement au-delà des murs de l’Élysée.

De nombreuses personnalités déjà engagées sur ces questions étaient présentes, parmi lesquelles Gérald Bronner, professeur à la Sorbonne, Hugo Micheron, spécialiste des ingérences islamistes sur les réseaux, ou encore Sylvie Dieu-Osika, membre fondatrice du Collectif Surexposition Écrans.


Il faut "lancer le travail de résistance", "créer une petite plateforme d'action", "bâtir un projet d'action commun", au-delà des mesures législatives et réglementaires, a dit Emmanuel Macron aux chercheurs, responsables d'associations, neuropsychologues, entrepreneurs et élus présents. 

Faire émerger des réseaux sociaux "d'intérêt public"

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Parmi les sujets phare, les algorithmes créés par les plateformes pour capter l'attention des usagers, l'orienter à des fins idéologiques ou publicitaires, avec à la clé des intérêts financiers colossaux. "Ce qui se joue avec les algorithmes, c'est l'émergence d'un nouveau pouvoir", au côté de l'exécutif, du législatif et du judiciaire, qui "lui n'a pas encore de contrepouvoirs" et face auquel il faut créer des "contre-algorithmes de supervision", a expliqué Hugo Micheron, spécialiste des ingérences islamistes sur les réseaux.

Dans le monde numérique, "le marché des idées est entre les mains d'un petit nombre de grandes entreprises américaines, chinoises et russes qui ont toujours fait prévaloir leurs intérêts", a renchéri David Colon, historien de la propagande et de la manipulation de masse.

"En Moldavie, le premier client de Facebook fut le Kremlin dans ses opérations d'ingérence dans les élections", a-t-il affirmé. Les trolls et les bots "faussent la perception des utilisateurs" et peuvent aussi "tromper les algorithmes et démultiplier leurs effets". Il a suggéré de créer des réseaux sociaux "d'intérêt public", ne reposant pas sur un "modèle publicitaire prédateur" mais sur des "algorithmes transparents".

Le chef de l'Etat veut rester à la manœuvre "là où il peut"

Le président de la République a ensuite participé à un Conseil présidentiel pour la science consacré à la santé mentale des jeunes. Sa journée se conclura par un dîner avec des acteurs mondiaux de la tech, centré sur la régulation des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle.

Cette réunion intervient à un moment où le chef de l’État souhaite reprendre la main sur certains dossiers intérieurs, notamment sur des thèmes régaliens.

Le président, en retrait sur la scène politique intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, entend faire des effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux son nouveau cheval de bataille dans la dernière ligne droite du quinquennat avant les municipales de 2026 et la présidentielle de 2027.

"C’est son rôle, en tant que garant des institutions et de l’indépendance nationale, de s’emparer de ces sujets", justifie-t-on à l’Élysée. Selon ses services, le président agit "tout à fait dans le périmètre présidentiel tel que défini par la Constitution".

À écouter

Les réseaux sociaux sont-ils toujours à la mode ?

00:01:55

Le président de la République a notamment en ligne de mire les élections municipales de mars 2026 et la présidentielle de 2027, sur lesquelles "beaucoup de risques peuvent peser", estime l’Élysée.

Il a rappelé des cas récents en Roumanie et en Moldavie, où des soupçons d’ingérence russe ont été signalés.

Selon le palais présidentiel, il ne s’agit pas pour Emmanuel Macron de préempter les moyens d’action, qui peuvent être législatifs, administratifs, par décret ou même internationaux pour mettre en œuvre les mesures décidées. "La palette d'outils est ouverte", selon l'Elysée.

Une coalition européenne ?

Emmanuel Macron souhaite créer une "coalition" avec d’autres chefs d’État et de gouvernement afin de faire émerger une majorité numérique européenne, capable d’avoir un meilleur accès aux réseaux sociaux.

Selon l’Élysée, la Grèce, l’Espagne, Chypre, la Slovénie et le Danemark se sont déjà inscrits dans ce mouvement.

"Il est possible d’obliger les plateformes à vérifier l’âge des utilisateurs. Nous travaillons actuellement sur des solutions techniques pour y parvenir et nous allons tenter de faire converger tous les acteurs", assure la présidence.

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